• l’année dernière
Un millier de personnes ont manifesté mardi matin à Paris pour les libertés, à l’occasion de l’audition par la justice de Rima Hassan, candidate FI aux européennes, poursuivie pour « apologie de terrorisme ».

Près d’un millier de personnes se sont rassemblées pour la liberté, boulevard Berthier, près du palais de Justice de Paris, ce mardi matin. Elles protestaient contre l’audition de la militante franco-palestinienne Rima Hassan, candidate de la France insoumise aux élections européennes, pour « apologie du terrorisme ». Les mêmes faits sont - une première dans l'histoire de la Ve République - reprochés à Mathilde Panot, présidente du groupe des députés FI. Celle-ci s’est exprimée, parlant sous une tonnelle. « Si nous sommes si nombreux aujourd’hui, ce n’est pas uniquement pour soutenir nos personnes, pour soutenir un mouvement politique, pour soutenir une candidate (…) Nous sommes réunis ici pour défendre une idée de la démocratie et des libertés publiques dans notre pays », a-t-elle lancé.

« Avec ce qui se passe à Gaza, si on n’a pas le droit de parler, qui va parler ? s’interroge Rachel Keke, députée FI présente dans la foule. Ces convocations sont une atteinte à la liberté d’expression. On devrait être libre de dire ce que l’on pense et d’autres de dire qu’ils ne sont pas d’accord ». Cheffe de file insoumise aux élections européennes, Manon Aubry, juge qu’on veut « jeter l’opprobre sur la campagne de ma liste. Dans un pays démocratique, on ne poursuit pas une présidente de groupe. On ne poursuit pas des candidats aux élections ».
Lors de ce rassemblement, il n’est pas question que des convocations de Rima Hassan et Mathilde Panot. Celle-ci signale d’ailleurs les multiples atteintes aux libertés : les interdictions de conférences auxquelles devait participer Jean-Luc Mélenchon, mais aussi la condamnation à un an de prison avec sursis d’un syndicaliste CGT « pour la diffusion d’un tract de soutien au peuple palestinien ».

Le sort réservé au secrétaire de l’Union départementale du Nord CGT, Jean-Paul Delescaut, indigne les manifestants. Gérard Filoche, chef de file de la Gauche démocratique et sociale, qui souhaite un « front commun en défense des libertés » confie ainsi : « J’ai lu en entier le jugement qui le frappe. Je suis sidéré qu’un juge ait pu prendre une telle décision ». « On ne peut pas accepter la répression qui touche les militants syndicaux et politiques », dénonce Yves, militant cégétiste de Seine-Saint-Denis. Dans ce département, le responsable de l’Union départementale Kamel Brami a été mis en examen pour des motifs futiles.

Citant cette affaire, la répression de Sainte-Soline, et celle des manifestants contre la réforme des retraites, il s’inquiète : « ils ont décidé de réprimer tout ce qui conteste leurs projets pour la France ! » À la tribune, la secrétaire confédérale de la CGT, Céline Verzeletti, est venue apporter son soutien. Elle rappelle que plus de 1 000 militants cégétistes sont

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Transcription
00:00 Si nous sommes réunis ici, si nombreuses et nombreux,
00:03 c'est pour défendre une idée de la démocratie
00:06 et des libertés publiques dans ce pays.
00:09 On est dans une situation où le pouvoir macroniste
00:16 criminalise, poursuit,
00:19 essaie de faire taire et d'intimider toutes les oppositions politiques
00:22 qui essayent de porter une voix pour la paix,
00:26 pour un cessez-le-feu à Gaza de manière beaucoup plus forte
00:29 parce que la France est silencieuse,
00:31 pourrait faire bien davantage pour cette situation
00:34 absolument atroce avec tous les milliers de morts qu'il y a déjà à Gaza.
00:38 Et donc on est là pour dire que nous avons ce droit,
00:41 cette liberté d'expression et qu'on ne nous intimidera pas.
00:44 Il faut savoir que nous, au Conseil régional de l'Île-de-France,
00:47 d'une part, le président du groupe Rassemblement national
00:51 nous a traités de Hamas français.
00:53 Un vice-président de la majorité de Précresse
00:55 nous a traités de terroristes en séance,
00:57 alors que nous défendions un projet de subvention à l'UNICEF
01:02 pour les enfants palestiniens.
01:04 Donc on voit bien qu'il y a aujourd'hui une pression
01:08 qui va de Macron en passant par la droite LR jusqu'à l'extrême droite
01:12 pour interdire toute expression de soutien au peuple palestinien.
01:18 Pense-t-on réellement que Rima Hassan et Mathilde Panot présentes ici
01:21 seraient d'une quelconque manière des apologistes du terrorisme ?
01:24 Bien sûr que non.
01:25 Mais avant cela, il y a les convocations de mes camarades devant la police.
01:29 Mais avant ça, il y a l'interdiction d'une conférence
01:32 et d'une réunion publique de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan.
01:36 Mais avant ça, il y a les interdictions des manifestations pour la paix
01:39 après le 7 octobre.
01:41 Mais avant cela, il y a la répression du mouvement des Gilets jaunes.
01:44 Mais avant ça, il y a la répression de la colère face à la mort de Nahel.
01:49 Mais avant cela, il y a aussi la répression de la réforme des retraites.
01:53 Bref, c'est une pente autoritaire dans laquelle s'engouffre le gouvernement d'Emmanuel Macron.
01:57 Ce n'est pas seulement Mathilde Panot et Rima Hassan.
02:00 Ce sont elles parce qu'elles sont très représentatives.
02:03 Mais c'est surtout pour la liberté d'expression.
02:06 Parce qu'aujourd'hui, on ne peut plus parler sans être convoqué, arrêté.
02:12 On ne sait même plus pourquoi.
02:13 Et c'est depuis les Gilets jaunes.
02:16 Ce n'est même pas depuis aujourd'hui, mais c'est de plus en plus.
02:18 Là, ils poussent le bouchon de plus en plus loin.
02:20 Ils vont très loin.
02:21 Ce syndicaliste aussi qui a été arrêté un an de prison avec sursis, c'est une honte.
02:28 Et donc, je suis là pour tous ceux qui ne peuvent pas parler.
02:32 Je suis là pour les soutenir.
02:34 Moi, je ne parle pas en général, mais là, c'est pour les soutenir.
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