Jacques Pessis reçoit Guy Lagache : l’animateur de « Capital » est devenu un défenseur de notre planète. Il dénonce, la disparition des arbres au Congo dans un livre « le cri de la forêt ».
Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
________________________________________
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
________________________________________
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéos des clefs d’une vie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQVk_MxJ_jFc3Az4Aqy_giC
##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-04-30##
Découvrez plusieurs dates-clefs de la vie des plus grands artistes, auteurs et personnalités aux côtés de Jacques Pessis.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
________________________________________
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
________________________________________
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéos des clefs d’une vie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQVk_MxJ_jFc3Az4Aqy_giC
##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2024-04-30##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
00:03 Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06 Vous ne vous êtes jamais économisé professionnellement à la télévision,
00:10 à travers ce qui vous semble capital, l'argent bien sûr,
00:14 jadis et aujourd'hui, à ce qui à vos yeux vaut tout l'or du monde,
00:18 la sauvegarde des forêts. Bonjour Guy Lagarde.
00:20 Bonjour Jacques.
00:21 Alors, on vous connaît à travers votre parcours de télévision,
00:24 mais on va l'évoquer parce que vous avez fait beaucoup de choses,
00:26 c'est le principe des clés d'une vie,
00:28 et on va évoquer ce livre, "Le cri de la forêt",
00:31 qui se rapporte à un documentaire, qui est un documentaire très important à vos yeux,
00:35 et pas seulement à vos yeux, mais pour la planète.
00:37 Et donc, on va le faire à travers des dates clés.
00:40 Et la première que j'ai trouvée, c'est le 29 janvier 1987.
00:45 D'après mes archives, c'est votre première télé.
00:47 "Gruy les Groseillers, 309 hectares, 12 habitants, 4 familles..."
00:51 Un reportage de l'ANPE au Picardie, sur Inna Médiapro qu'on trouve,
00:56 et vous évoquez "Gruy les Groseillers", un village de 12 habitants, de 63 à 10 ans.
01:01 Mais je n'ai même pas souvenir de ce reportage, c'est étrange.
01:05 Alors, il se trouve que ma première expérience à la télévision,
01:09 c'était effectivement cette année-là,
01:11 parce que j'avais décroché un stage à TF1, me semble-t-il.
01:17 Exactement.
01:19 À la rédaction de TF1.
01:21 Et c'est là où j'ai découvert, pour la première fois, de l'intérieur, l'univers de la télévision.
01:28 Alors que, par ailleurs, je faisais mes études aux Etats-Unis.
01:32 Donc en fait, l'été, revenant sur le territoire français,
01:37 je m'exerçais en tant que journaliste à TF1.
01:41 Vous avez fait ce commentaire du reportage.
01:43 C'est dans les archives de l'INA, c'est pas si connu.
01:45 Alors, TF1, c'est à Boulogne-Millancourt où vous êtes né, je crois.
01:49 Et vous avez grandi dans une famille avec un père, je crois, qui était directeur d'une agence de pub.
01:55 Mon père était publicitaire.
01:57 Il a monté tout un groupe d'agences de pub qui était essentiellement spécialisé dans la santé.
02:02 Et c'est quelqu'un qui a, évidemment, énormément compté pour moi
02:07 par rapport à sa philosophie de vie, sa façon, son ouverture et son empathie vis-à-vis des autres.
02:15 Et puis en plus, il était dans un univers professionnel en pleine expansion
02:19 parce que la santé, on n'en parlait pas beaucoup à l'époque, Guy Lagache.
02:22 Oui, alors d'une part, c'était en pleine expansion,
02:25 à la fois sur l'aspect du contenu, c'est-à-dire la santé,
02:28 et à la fois par la pub.
02:30 On est dans les années 70 et 80 et la pub a explosé à ce moment-là.
02:35 Et donc, il était effectivement dans un métier qui était l'illustration
02:41 d'une transformation dans les façons de consommer, d'une certaine manière.
02:45 Et dans votre famille, il y a aussi un grand-père diplomate,
02:48 je crois qui est un héros de la Seconde Guerre mondiale,
02:50 qui a débarqué avec la deuxième DB aux côtés du général Leclerc.
02:54 C'est tout à fait vrai.
02:56 D'ailleurs, mon grand-père et ma grand-mère ont inspiré l'écriture de mon premier roman
03:05 parce qu'ils se sont rencontrés au moment où allait basculer la France
03:12 dans la collaboration en 1940.
03:16 Lui était diplomate dans le gouvernement de Paul Reynaud et ma grand-mère.
03:23 Et il était marié avec un enfant.
03:26 Et il a rencontré, alors qu'il était déjà marié en Chine du Nord,
03:30 une jeune Britannique d'une vingtaine d'années.
03:35 Et ils se sont rencontrés dans des conditions absolument particulières
03:41 parce qu'à ce moment-là, l'État français était aux mains du maréchal Pétain
03:48 qui se détourne de l'Angleterre pour se rapprocher de l'Allemagne.
03:53 Et donc, si vous voulez, c'est une histoire d'amour
03:57 qui a un impact ou qui est impactée par la politique d'une certaine façon
04:02 et dont les choix personnels et politiques sont intimement liés.
04:09 Et la deuxième DB, pour celles et ceux qui ne l'ont pas oubliée,
04:12 bien sûr, elle a libéré Paris.
04:13 Mais ce qu'on ne sait pas, c'est qu'elle a été formée en Angleterre
04:15 et qu'elle a débarqué sur la plage d'Utah Beach, conquise de St-Jean,
04:19 mais le 1er août 44.
04:20 Tout à fait.
04:21 J'ai même un document photographique qui montre mon grand-père
04:24 aux côtés du général Leclerc en train de débarquer sur la plage
04:30 depuis une barge, ce 1er août 1944.
04:34 Et ils vont libérer plusieurs villes, à Lançon jusqu'à Paris, le 22 août.
04:38 Alors, il se trouve aussi que le journalisme Guy Lagache,
04:41 ça vous a tenté depuis vos jeunes années,
04:43 vous racontiez des histoires quand vous étiez enfant.
04:46 Oui, en fait, si vous voulez, j'étais quelqu'un qui était
04:52 assez mauvais élève dans les petites classes et assez rêveur.
04:56 Et j'adorais les histoires.
04:58 Je lisais beaucoup, ma grand-mère me faisait lire.
05:02 Et par ailleurs, mes parents avaient des amis journalistes.
05:05 Figaro, je crois.
05:06 Absolument.
05:07 Jean-Marc Calflech, qui était un spécialiste de l'Afrique,
05:11 et Geneviève Dorman, qui était romancière,
05:13 et qui me racontait leurs reportages quand j'étais adolescent.
05:18 Et ça me fascinait.
05:19 Et donc, si vous voulez, la conjonction des histoires,
05:24 des gens qui me racontaient le monde,
05:26 et la volonté, parce que j'étais assez curieux, de m'éduquer,
05:31 alors même que j'étais un élève relativement médiocre,
05:36 faisait ou a fait que je me suis dit
05:39 "Mais ça, c'est la profession que j'ai envie de faire".
05:41 Et le côté élève médiocre, vous vous êtes retrouvé dans une pension,
05:44 je crois, le collège Sévenol, à Chambon-sur-Lignon,
05:47 qui est un collège très particulier, je crois, il n'y a ni porte ni mur.
05:50 Alors, oui, il y avait quand même des murs.
05:52 Parce qu'au Chambon-sur-Lignon, on est quand même à 1000 mètres d'altitude,
05:56 donc l'hiver, il faisait assez froid.
05:58 J'avais été par deux fois dans un pensionnat,
06:00 et en effet, pour passer mon bac, je suis allé au collège Sevenol,
06:04 qui était un collège des Justes,
06:06 qui avait notamment recueilli des enfants juifs pendant la guerre,
06:10 qui est inscrit à Yad Vashem,
06:12 et qui n'existe plus ce collège, parce qu'il y a eu un drame il y a 10 ans.
06:16 Et donc le collège a fermé, mais en effet, c'était un collège protestant,
06:20 donc fondé beaucoup sur la responsabilité individuelle,
06:23 et moi, ça m'a été utile parce que, voilà,
06:26 ça m'a permis d'avoir mon bac de façon claire,
06:31 alors que j'étais évidemment tenté à l'époque
06:34 par les divertissements qu'il y avait à Paris
06:37 en tant que gamin de 17-18 ans.
06:40 - Oui, et ensuite, après le bac, c'est une maîtrise d'histoire à Nanterre,
06:43 et puis ensuite, des études de journalisme à New York.
06:46 - À Columbia, oui. J'ai fini mes études d'histoire à Columbia,
06:50 et j'ai enchaîné sur un master de journalisme
06:53 à l'école de journalisme de Columbia.
06:55 - Et pourquoi justement Columbia à New York,
06:57 qui est une université prestigieuse ?
06:58 Je crois que ça a été la première école de journalisme au monde,
07:01 qui a été fondée par Joseph Pulitzer,
07:03 qui a créé le Prix Pulitzer.
07:05 - Exactement. Pourquoi ? Parce que la presse américaine,
07:09 alors, était une presse que je lisais beaucoup,
07:13 mais ma grand-mère, mon beau-père,
07:16 la presse américaine faisait partie des lectures quotidiennes des journaux,
07:22 et si vous voulez, j'étais vraiment fasciné
07:26 par la façon avec laquelle le journalisme s'exerçait
07:30 dans la presse aux États-Unis,
07:31 qui n'était pas du tout une presse d'opinion,
07:33 comme en France, mais qui était une presse de décryptage.
07:36 Et j'ai voulu aller faire mes études là-bas
07:40 parce que je voulais m'ouvrir à autre chose,
07:44 et je voulais comprendre et savoir
07:47 comment faire ce type de journalisme-là.
07:53 Et ça a changé ma vie, en fait,
07:55 parce que ça m'a ouvert à des horizons que je n'imaginais pas,
08:00 en étant dans une ville, à savoir New York,
08:06 qui était un laboratoire pour un journaliste,
08:10 c'est-à-dire que vous couvriez la ville de New York,
08:13 et c'était ça, en gros, l'école de journalisme.
08:16 Oui, mais c'est pas facile d'être admis là-bas.
08:18 Non, c'était très difficile.
08:21 Alors, il se trouve que j'ai changé quand même,
08:26 je ne suis pas resté un élève médiocre,
08:28 je me suis réveillé à partir du moment où j'ai voulu devenir journaliste.
08:31 C'est-à-dire qu'à partir du moment où j'ai su ce que je voulais faire,
08:34 je n'ai fait que focaliser sur le fait de me donner les moyens
08:41 de le faire le mieux possible,
08:43 et ça a commencé par m'éduquer.
08:45 Et donc, à partir de ce moment-là, je me suis mis à lire,
08:47 je me suis mis à apprendre,
08:49 et les résultats se sont fortement améliorés
08:52 au cours de mes années lycée, puis universitaire,
08:55 et ça m'a permis de faire de bonnes études.
08:57 Oui, et vous dites aussi que la réussite est une obligation aux États-Unis.
09:01 Oui, alors, c'est surtout que, j'ai envie de dire,
09:04 d'abord l'échec est accepté aux États-Unis,
09:07 et donc ça vous permet encore mieux de réussir
09:09 et de tirer les leçons d'un échec.
09:13 On pardonne les échecs,
09:18 en revanche, on se doit d'essayer.
09:21 Et donc, il y a une espèce de positivisme
09:24 dans l'engagement des choses, vis-à-vis des choses.
09:27 Et moi, j'ai adoré l'éducation anglo-saxonne,
09:32 parce qu'elle correspondait sans doute à mon état d'esprit,
09:37 c'est-à-dire d'être très empirique,
09:41 d'être très didactique dans la façon d'apprendre,
09:45 de pousser les uns et les autres à avoir une analyse
09:48 qui ait son propre point de vue,
09:51 à travers évidemment les livres et à travers la chose académique.
09:55 Et vos premiers reportages, c'est un journal étudiant sur le rap, je crois.
09:59 Alors, mes premiers reportages ont été publiés
10:02 dans un journal qui s'appelait "The Bronx Beat",
10:05 c'est-à-dire un journal dédié aux Bronx.
10:10 Le Bronx était le quartier le plus criminel des États-Unis
10:14 et le plus pauvre.
10:15 Et le journal éditait ce journal,
10:17 pardon, l'université éditait ce journal,
10:20 parce qu'aucun média n'allait dans le Bronx.
10:23 Et donc, pendant l'année où j'ai fait mon master,
10:27 j'ai couvert le Bronx.
10:29 Et parmi les choses que j'ai couvertes,
10:31 il y avait ce style artistique
10:34 qui a révolutionné la musique et la culture populaire,
10:38 le rap.
10:39 Pourquoi ? Parce que le rap est né dans le Bronx.
10:41 Et donc, ça m'a passionné d'aller raconter
10:45 celles et ceux qui inventaient la musique qu'on écoute,
10:48 qui se trouvent aujourd'hui,
10:50 et de raconter la société aussi à travers le rap.
10:53 - Et un dernier point, vous êtes revenu avec un titre,
10:55 celui de "Meilleur étudiant étranger Guy Lagache".
10:58 - Oui, il se trouve que...
11:00 - Le Henry Taylor Award.
11:01 - Exactement.
11:03 Qui est mort en couvrant la guerre du Congo, figurez-vous.
11:07 Qui est donc le théâtre de mon nouveau livre.
11:11 Oui, il se trouve qu'on m'a décerné ce prix-là
11:15 et j'étais assez fier d'ailleurs.
11:16 Vous avez raison.
11:17 Et puis, il y a eu ensuite d'autres choses
11:19 et il y a une date importante dans votre vie,
11:21 c'est le 17 août 2003.
11:22 On en parle dans quelques instants sur Sud Radio avec Guy Lagache.
11:26 - Sud Radio, les clés d'une vie. Jacques Pessis.
11:29 - Sud Radio, les clés d'une vie. Mon invité Guy Lagache.
11:32 Nous parlerons tout à l'heure de ce livre,
11:34 "Le cri de la forêt" aux éditions du Rocher,
11:36 qui est un événement et qui est une leçon de vie
11:39 sur laquelle il faut réfléchir.
11:41 On a évoqué vos débuts d'étudiant aux Etats-Unis.
11:44 Et puis, le 17 août 2003 est une date importante.
11:47 Vous souriez en écoutant le générique, "Capital",
11:55 car ce jour-là, vous devenez l'animateur de cette émission.
11:58 Absolument.
11:59 J'avais été à "Capital" reporter à l'époque
12:04 où Emmanuel Chin en était non seulement l'incarnation,
12:07 mais le patron.
12:08 Et quand Emmanuel a décidé de quitter "Capital",
12:13 je sais que lui avait suggéré mon nom à Nicolas Taverneau,
12:18 le président d'MC.
12:20 Mais Nicolas Taverneau m'a proposé de prendre
12:23 la succession d'Emmanuel,
12:25 alors que moi je n'étais pas du tout présentateur,
12:28 si vous voulez.
12:29 Et ça a été évidemment une opportunité formidable.
12:33 D'abord parce que c'est une émission que j'aime,
12:39 toujours aujourd'hui, mais que j'ai aimé faire passionnément.
12:44 Et ça m'a appris à faire des choses
12:51 que je n'imaginais même pas faire en tant que reporter.
12:54 C'est-à-dire, la présentation, c'est la partie émergée de l'iceberg,
12:59 si vous voulez.
13:00 Mais à l'époque, ça voulait dire en plus
13:03 de diriger un des paquebots principaux d'MC,
13:09 à savoir "Capital",
13:10 qui était l'émission d'information du dimanche soir
13:14 avec "Zone Interdite".
13:15 Donc ça a été une aventure extraordinaire,
13:19 qui était complexe,
13:21 parce que quand vous passez derrière Emmanuel,
13:24 qui avait très fortement incarné cette émission,
13:27 il s'agissait aussi de faire évoluer petit à petit l'émission.
13:31 Et ce qui a été très intéressant pour moi,
13:34 c'était d'inscrire l'économie
13:37 dans une forme d'urgence d'actualité pour le public.
13:42 Et ça a correspondu en plus à un moment donné
13:46 où l'économie devenait centrale dans l'actualité.
13:50 Pourquoi ? Parce qu'on parlait du "travailler plus pour gagner plus",
13:54 c'est-à-dire que les politiques s'emparaient de l'économie
13:57 pour en faire l'axe stratégique de, soit de leur campagne,
14:01 soit évidemment de leur plateforme politique.
14:04 C'est à ce moment-là aussi qu'est arrivée la crise des subprimes,
14:09 dans cette décennie, si vous voulez, des années 2000.
14:14 Et donc j'ai vraiment inscrit "Capital"
14:18 dans l'actualité la plus chaude,
14:21 là où, me semble-t-il,
14:23 quand je travaillais à "Capital" en tant que reporter avec Emmanuel Chin,
14:26 on racontait l'économie comme on ne l'avait jamais racontée.
14:30 Donc on découvrait les coulisses de l'économie.
14:33 Là, il ne s'agit plus seulement de découvrir,
14:36 mais c'était d'emmener le téléspectateur dans des thématiques
14:40 qui devenaient urgentes pour comprendre le monde qui nous entoure
14:44 et l'actualité immédiate.
14:47 Il faut savoir aussi qu'au départ, "Capital" c'était un magazine
14:50 d'information qui devait s'appeler "Investir",
14:52 parce qu'il était patronné par "Investir",
14:54 et finalement, Emmanuel Chin s'est dit
14:56 "C'est peut-être trouver autre chose si le journal se désiste".
15:00 Et c'était 12 minutes au départ qui sont devenues une émission très importante.
15:04 Et c'est vrai qu'à l'époque, je ne sais pas si vous le savez,
15:06 mais il n'y avait rien sur l'économie à la télévision.
15:08 Il y avait le "Télex Consommateur" qui existait depuis 1964.
15:12 On indiquait par des dessins de minutes le prix des légumes
15:15 dans certaines villes de France.
15:17 - Mais vous savez, moi j'ai voulu travailler dans cette émission
15:21 alors même que je m'étais toujours dit deux choses
15:24 quand j'étais à l'université.
15:26 Un, je ne ferai jamais de sport.
15:28 Et deux, jamais d'économie, parce que je considérais
15:30 ces deux matières comme étant barbantes.
15:32 Ce qui était absurde.
15:33 Et il se trouve qu'un jour, je me retrouve un vendredi soir,
15:37 à l'époque où "Capital" était sous forme de 26 minutes,
15:40 et je vois un reportage sur Coca-Cola,
15:43 qui a été fait par un de mes copains, un oncle,
15:46 mais à l'époque je ne le connaissais pas.
15:48 Je vois ce reportage, je ne sais pas dans quelle émission ça se trouve,
15:50 je vois ce reportage sur la 6ème chaîne,
15:53 et en voyant ce reportage je me dis "mais c'est ça que j'ai envie de faire".
15:56 Pourquoi ? Parce qu'en fait, le génie de cette émission,
16:00 c'était de raconter l'économie, non pas d'en haut,
16:03 comme une matière de sachant,
16:05 mais d'en bas, par l'activité humaine,
16:09 par des histoires humaines.
16:12 Et tout de suite je me suis dit "c'est ça que j'ai envie de faire"
16:16 et je suis allé voir Emmanuel en lui proposant,
16:19 je ne connaissais pas Emmanuel Chin,
16:21 et en lui proposant un reportage sur Hong Kong
16:24 comme plateforme du commerce mondial.
16:27 Et à partir de ce moment-là,
16:29 j'ai commencé à travailler pour cette émission,
16:31 qui est devenue en effet ensuite un grand prime time du dimanche soir,
16:34 tel qu'il est aujourd'hui.
16:35 Alors qu'avant vous étiez plutôt un reporter sur les terrains de guerre,
16:38 le retrait des Russes en Afghanistan,
16:40 la naissance de Solidarność, vous avez tout fait.
16:42 Alors oui, ça c'était des sujets que je faisais en news,
16:47 mais j'ai surtout, je me suis exprimé en magazine,
16:54 en faisant de l'économie au sens large,
16:57 avec Capital pour raconter des histoires humaines
17:00 sous forme de longues enquêtes documentaires,
17:04 et qui en revanche m'emmenaient sur différentes typologies de terrain,
17:08 parce que ce que je crois qui était très intéressant,
17:11 et c'était le cas à la fois quand j'étais reporter,
17:13 mais ensuite présentateur,
17:14 c'était de lever le voile sur des aspects de la mondialisation
17:17 qu'on ne connaissait pas forcément.
17:19 Or la mondialisation c'était quand même un des piliers de l'économie,
17:25 et qu'il est encore aujourd'hui,
17:27 mais qui s'est très très fortement développé
17:30 après la chute du mur et jusqu'à maintenant,
17:33 et ça pour moi c'était vraiment important de le raconter au public.
17:36 Ce qui est étonnant avec vous Guy Lagache,
17:38 c'est que vous passez d'un sujet à un autre.
17:40 Vous avez commencé aussi sur France 3, pendant deux ans,
17:43 en assurant la coordination du journal du soir.
17:46 Ça n'a rien à voir avec Capital.
17:48 Non mais dans la vie d'un journaliste d'abord,
17:51 il y a différentes vies.
17:54 Moi j'ai appris auprès de mes aînés,
17:57 et mes aînés, au-delà des professeurs que j'ai eu à Columbia,
18:01 qui étaient des grands journalistes,
18:03 ça a été Christine Ockrent, Hervé Chabalier,
18:08 Christine Ockrent et Christine,
18:10 que j'ai rencontré au début des années 90,
18:13 m'a engagé quand elle a dirigé le journal du soir sur France 3.
18:18 Ça, ça y est, la première chose.
18:20 La deuxième chose, c'est que pour faire des longs formats,
18:23 il faut commencer par faire, de mon point de vue en tout cas,
18:26 des petits formats.
18:28 Et je pense que le news a été extrêmement formateur
18:31 me concernant faire des sujets d'une minute,
18:34 puis deux minutes, puis trois minutes, puis quatre minutes, etc.
18:37 Ça vous apprend à avoir le sens de l'information,
18:40 à avoir le sens de la synthèse, à avoir des réflexes journalistiques.
18:43 Et ça, je les ai appris en étant à France Télévisions,
18:46 à la rédaction nationale de France 3 notamment,
18:49 parce que ça vous exerce.
18:51 Ça vous exerce à chercher l'information,
18:53 ça vous exerce à la raconter.
18:55 Et puis ensuite, évidemment, mon inspiration
18:57 était de faire des formats beaucoup plus longs
19:00 et en découvrant en effet l'économie
19:02 telle qu'elle était racontée par Capital et Emmanuel Chin.
19:07 Là, je me suis dit, il y a quelque chose de très important
19:11 parce qu'on ne raconte pas uniquement l'économie financière,
19:14 on raconte des aventures humaines.
19:16 - Voilà, mais en même temps, vos petits sujets,
19:18 il y avait des choses étonnantes.
19:20 Vous avez interviewé un arbitre à Roland Garros un jour.
19:22 Vous avez interviewé Alexandre Jardin
19:24 qui vous a raconté comment il a passé le bac
19:26 en ayant une histoire d'amour avec ça.
19:28 Celle qu'il a interrogée,
19:30 c'est des sujets tout à fait originaux à chaque fois.
19:33 - Oui, parce qu'en fait, je me souviens,
19:35 on faisait dans le journal du soir 3 avec Christina Krent,
19:39 on faisait des séries, des séries d'interviews,
19:42 des séries de sujets, etc.
19:44 Et je pense que ça devait s'inscrire dans ma première fois,
19:48 donc des événements marquants.
19:50 Donc je faisais aussi bien de l'actualité
19:53 que des sujets qui étaient très anglais,
19:57 sur des portraits, etc.
19:59 Vous faites le tout-venant quand vous êtes un jeune journaliste.
20:01 C'est ça qui est passionnant.
20:03 - Et puis vous avez interviewé un jeune ministre du budget
20:05 qui venait vous surveiller l'avant-veille,
20:07 qu'on connaissait à peine, qui s'appelait Nicolas Sarkozy.
20:09 - Absolument.
20:10 - Ça aussi, c'était un grand souvenir.
20:12 Parce qu'en plus, vous l'avez ensuite interviewé à l'Élysée.
20:14 - Oui, je l'ai interviewé plusieurs fois.
20:16 Parce qu'à l'époque, on était en 1993,
20:20 il y avait eu un renouvellement du personnel politique,
20:23 notamment à la Chambre des dupités,
20:25 parce qu'il y avait eu des législatives.
20:28 Et vous aviez eu une vague de nouveaux députés,
20:31 dont Nicolas Sarkozy était.
20:33 Et donc, je l'avais interviewé pour la première fois à ce moment-là.
20:36 Mais ensuite, je l'ai interviewé sur le plateau de capital,
20:39 alors qu'il était ministre de l'économie et des finances.
20:42 Et puis ensuite, à l'Élysée.
20:44 - Il vous a dit d'ailleurs dans sa première interview,
20:46 "Je ne suis pas plus ambitieux que les autres,
20:48 "ma seule ambition est de travailler en aimant ce que je fais."
20:50 C'est une belle formule.
20:52 - C'est une formule intéressante, oui, en effet.
20:54 - Vous pensiez à l'époque qu'il deviendrait président de la République ?
20:56 - Je ne m'interrogeais pas sur...
20:58 C'est marrant, je voyais que c'était un homme très ambitieux.
21:03 Je n'avais pas de point de vue très développé sur la question.
21:10 Mais je trouvais que c'était un homme, effectivement,
21:13 qui était, comme beaucoup d'hommes politiques d'ailleurs,
21:15 extrêmement ambitieux.
21:17 - Et puis, vous avez rencontré un autre président,
21:19 mais on va l'évoquer à travers une autre date importante dans votre vie,
21:22 le 30 juin 2022.
21:24 A tout de suite sur Sud Radio avec Guy Lagache.
21:26 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
21:29 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Guy Lagache.
21:33 Nous parlerons tout à l'heure de ce livre qui est lié à un documentaire,
21:36 "Le cri de la forêt", aux éditions du Rocher.
21:38 On a évoqué votre parcours, vos débuts de journaliste,
21:41 et puis le 30 juin 2022, un reportage pour l'histoire.
21:44 - Qu'est-ce qui se passe ?
21:46 - On essaie de coordonner les choses sur la Russie.
21:48 On va essayer de faire...
21:51 - À 21h10, France 2 diffuse un documentaire,
21:54 "Un président, l'Europe et la guerre",
21:56 une aventure que vous n'auriez jamais imaginée, Guy Lagache.
21:59 - Ah non, jamais.
22:01 Il se trouve que tout a commencé en octobre-novembre 2021.
22:07 Et je savais qu'à partir du 1er janvier 2022,
22:14 la France allait prendre, et donc le président de la République,
22:18 la présidence du Conseil de l'Union européenne.
22:22 En gros, dans l'Union européenne,
22:24 tous les 6 mois, vous avez une présidence tournante,
22:26 et un pays, pendant 6 mois, prend la présidence de l'Union européenne.
22:32 Et ça allait devenir le tour de la France.
22:36 Et donc c'était la première fois depuis 14 ans.
22:39 Et donc je trouvais qu'il était intéressant
22:42 de faire un grand récit télévisuel sur l'Europe
22:45 à travers le quotidien du président entouré de ses équipes
22:50 pour produire de l'Europe, pour faire de la politique,
22:54 pour faire évoluer la politique européenne.
22:56 Pourquoi ? Parce que l'Europe me semblait,
22:59 et pour beaucoup de gens, technique, lointaine, technocratique.
23:05 Et donc c'était une façon, me semble-t-il,
23:08 d'intéresser le grand public à la chose européenne
23:12 qui, encore, n'est pas forcément le cas.
23:15 Et donc je suis allé voir l'Elysée,
23:17 mais on était bien avant l'invasion russe en Ukraine,
23:21 et ils ont accepté l'idée de ce projet
23:25 que j'ai proposé à France Télévisions.
23:27 Et pour faire ce documentaire,
23:29 j'étais immergé dans la cellule diplomatique
23:36 pour donc parler d'Europe,
23:38 du point de vue du président et de ses équipes,
23:40 au quotidien, avec une petite caméra
23:44 qui pouvait être un iPhone ou un caméscope
23:46 qu'on utilise pour filmer sa famille ou ses enfants.
23:49 Et il se trouve qu'à partir du 1er janvier 2022,
23:53 où j'ai commencé à filmer, tout seul,
23:56 moi je n'étais pas caméraman,
23:58 commence à monter la possibilité
24:02 d'une agression russe en Ukraine,
24:04 qui interviendra donc le 24 février,
24:06 on est début janvier.
24:08 Et ce faisant, petit à petit,
24:12 je commence à filmer de plus en plus fortement
24:16 des réunions à l'intérieur de l'Elysée
24:21 sur la préparation d'une agression russe en Ukraine,
24:28 ou en tout cas le risque d'une agression russe en Ukraine.
24:31 Et je me retrouve ainsi,
24:34 ça n'a pas été simple à faire,
24:36 il a fallu faire preuve de beaucoup de convictions
24:39 pour obtenir que les portes ne se ferment pas,
24:43 qu'on me laisse filmer à l'intérieur.
24:48 Mais ainsi, j'ai raconté comment avant,
24:53 pendant l'invasion et après l'invasion,
24:56 l'Elysée, le président, ses conseillers
25:00 et ainsi l'Union Européenne,
25:02 en gros, en coulisses, a vécu de l'intérieur
25:08 cette tragédie, ce retour du tragique dans l'histoire
25:13 que constitue l'invasion russe en Ukraine.
25:16 - Et cet extrait qu'on a entendu avec Emmanuel Macron,
25:19 il a accepté d'être filmé jusqu'au bout.
25:23 Vous avez même été dans son avion, je crois.
25:25 - Ah bah oui, là c'est l'extrait que vous avez évoqué,
25:30 c'est un extrait du 2 février 2022,
25:32 là je suis dans sa voiture,
25:34 on rentre à 1h du matin d'un meeting,
25:36 et donc il est au téléphone avec des interlocuteurs
25:40 et c'est à ce moment-là qu'on aborde la question russe.
25:43 Et on est dans sa voiture, dans le noir,
25:47 je le filme, et ce qui était intéressant,
25:50 c'est d'être dans des situations du quotidien du président.
25:54 Et évidemment, je l'ai suivi aussi en déplacement,
25:58 dans différentes capitales européennes,
26:02 à Bruxelles, en Allemagne, etc.
26:04 à Moscou, à Kiev, avant la guerre,
26:07 puis ensuite on est retourné à Kiev en juin 2022,
26:11 en train pour aller rencontrer Vladimir Zelensky,
26:18 en pleine guerre.
26:20 Donc il y avait quelque chose d'épique,
26:23 d'une certaine manière,
26:25 de la façon dont les choses se passaient, se déroulaient.
26:29 Et effectivement, de vivre l'histoire qui se déroule en direct sous vos yeux,
26:35 et ce jusqu'aux conversations entre le président et Vladimir Poutine,
26:39 que j'ai pu documenter.
26:41 Oui, et en même temps, on apprend quelque chose,
26:43 c'est qu'un jour, Vladimir Poutine a interrompu une conversation
26:46 parce qu'il avait un match de hockey sur glace.
26:48 Et le hockey sur glace est très important en Russie,
26:50 puisque l'équipe qui a été créée en 1993, après la dissolution de l'URSS,
26:55 a été la première à gagner le championnat du monde.
26:58 Oui, parce que, il se trouve que 4 jours avant le début de la guerre,
27:03 il y a une conversation,
27:06 l'une des dernières conversations du président de la République
27:09 avec Vladimir Poutine.
27:11 Et cette conversation, je l'ai filmée,
27:16 dans le bureau du patron de la cellule diplomatique de l'Elysée,
27:23 Emmanuel Bohn, avec les conseillers autour,
27:26 alors que cette conversation avait lieu par téléphone
27:29 entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron.
27:32 Et donc, c'est une conversation qui dure 1h45,
27:36 où le président tente de faire désescalader, si vous voulez, les tensions.
27:44 Et persuadé, avec des arguments intellectuels, rationnels,
27:52 Vladimir Poutine, de calmer le jeu,
27:57 et bref, pour empêcher que le pire n'ait lieu.
28:03 Et c'est une conversation intéressante,
28:05 parce qu'on voit de l'intérieur, d'abord, comment 2 chefs d'Etat se parlent,
28:09 ce que signifie une franche conversation.
28:13 On voit les arguments et on voit la robustesse, en fait,
28:16 et la dureté de la conversation.
28:18 Et ça, c'est intéressant, parce que, quand vous filmez ça,
28:22 vous vous dites "mais ça, c'est l'histoire en direct".
28:24 Et parce que c'est sans précédent, d'une certaine façon,
28:29 de voir réellement les choses se dérouler sous vos yeux.
28:35 - Et puis, vous avez été, je crois, admis dans le Saint des Saints,
28:38 qui est le bunker de la force atomique à l'Elysée.
28:41 C'est rare aussi.
28:43 - Oui, ça, ça se passe le matin du 24 février 2022,
28:50 quelques heures après le début de l'invasion russe.
28:53 Le président de la République convoque un conseil de défense restreint,
28:58 et qui a lieu dans les sous-sols de l'Elysée, dans le bunker atomique,
29:02 d'où peut être déclenché l'arme nucléaire.
29:05 - Alors, ce qui est assez étonnant, c'est que le code secret,
29:08 le président l'a sur lui, mais je ne sais pas si vous connaissez l'anecdote,
29:10 François Mitterrand le récupère un jour sur un petit collier,
29:13 il l'oublie dans sa veste, et la veste part au pressing.
29:16 Il s'en est aperçu à temps, et en effet, il y a un motard
29:19 récupéré la veste avec le code atomique.
29:22 - Ah oui, j'ignorais cette anecdote.
29:24 - Alors, il se trouve aussi qu'il y a une chaîne célèbre aujourd'hui, C8,
29:27 mais que vous avez été l'un des fondateurs, l'un des pionniers de Direct8.
29:31 - Alors, fondateur, non, mais j'ai été directeur des programmes,
29:35 puis ensuite directeur de l'information et des magazines,
29:39 lorsque Direct8 s'est renommée D8,
29:43 qu'elle était dirigée à l'époque par Ara Aprikian et Xavier Grandon,
29:49 qui sont aujourd'hui ATF1.
29:51 Et donc, j'ai pris énormément de plaisir
29:54 auprès d'eux, à recréer la ligne éditoriale,
29:59 ou en tout cas la renforcer,
30:02 sur l'aspect information, documentaire et magazine.
30:06 Ça a été une période très intéressante,
30:09 parce qu'il s'agissait que D8, à l'époque,
30:16 est une place qui soit perçue comme une grande chaîne,
30:20 alors qu'on n'avait pas, évidemment, les moyens d'une grande chaîne.
30:24 Et ce qui était passionnant, c'était de créer une ligne éditoriale
30:30 qui soit très singulière, pour qu'il y ait une identité propre,
30:33 alors que c'était une chaîne, évidemment, avec beaucoup de divertissement,
30:38 incarnée déjà par Cyril Hanouna.
30:40 Et donc, il fallait, à côté de cela,
30:42 de pouvoir faire une proposition d'information et journalisme
30:46 qui soit distincte de ce qu'on pouvait trouver sur les autres chaînes.
30:51 - Et puis en plus, vous avez une caractéristique qui la gâche,
30:54 vous êtes aussi bien journaliste que directeur de chaîne ou de journaux,
30:58 vous avez tout fait, c'est assez rare ce genre de choses.
31:00 - J'ai eu la chance de faire un certain nombre de métiers dans le journalisme,
31:05 puisque, en effet, diriger des unités de programme,
31:10 proposer des lignes éditoriales, diriger des équipes,
31:15 ça a fait partie, effectivement, de l'expérience que j'ai eu la chance d'avoir.
31:19 Et aujourd'hui, je suis ravi de revenir à mes fondamentaux,
31:24 c'est-à-dire que, forts de cette expérience,
31:27 même en ayant été à Radio France pour diriger les antennes pendant une année,
31:32 ça m'a donné de la réflexion sur les médias,
31:39 sur la façon de faire des contenus,
31:43 sur la façon de s'adresser au public de façon différente.
31:47 Et aujourd'hui, en faisant du documentaire, en écrivant des bouquins,
31:51 ça me permet aussi, forts de cette expérience,
31:55 ça me permet, me semble-t-il, de proposer une perspective différente
31:59 sur les sujets qui me semblent fondamentaux
32:04 pour le spectateur et le lecteur que nous sommes tous.
32:08 - La devise de Sud Radio, c'est "parlons vrai", et je crois que ça pourrait être la vôtre,
32:11 parce que quand on voit vos reportages, vous n'avez jamais été libre de rien.
32:14 Pour preuve, les reportages sur les personnalités controversées
32:18 de Michael Jackson à Paulus Wieser, ça c'est aussi votre règle de conduite, Guy Lagache.
32:23 - Oui, quand j'ai fait ces reportages-là, je les ai faits notamment pour Capital,
32:27 parce qu'il y avait un substrat économique que je trouvais intéressant
32:31 et qui était une façon d'avoir une lecture sur ces personnages-là.
32:35 Quand vous faites une enquête sur les coulisses de l'édition,
32:38 ça, ça date d'un certain temps, dans lequel, effectivement, à l'époque,
32:41 on ne s'en souvient peut-être pas, mais Paulus Wieser est vraiment signé des best-sellers,
32:48 et il y avait un système de celui-là.
32:50 À l'époque, dans les années 90, j'avais fait toute une enquête
32:53 sur la façon de fabriquer des documents, sur les coulisses de l'édition, etc.
32:57 Mais ce qui était intéressant, c'était le substrat économique de cela,
33:02 parce que ça vous permettait une lecture un peu différente.
33:05 Et c'est ça que j'aime bien dans le journalisme,
33:08 et notamment là, on va aborder la question de l'environnement,
33:12 parce que c'est des prismes de lecture qui vous emmènent ailleurs
33:17 sur des sujets pourtant fortement traités.
33:20 - Et vous avez toujours fait votre travail sans jamais rien gratter,
33:24 et aujourd'hui encore, je crois que vous êtes profondément guidé par votre père, Guy Lagache.
33:28 - Oui. Oui, oui, mon père m'a toujours appris à...
33:36 Comment dirais-je ?
33:38 Avoir une forme d'émerveillement,
33:41 et ce qui compte, c'est ce que tu vas faire demain,
33:46 et d'être toujours ouvert à ce qui peut arriver,
33:51 en ne renonçant jamais à ses convictions.
33:54 Ça c'est très important. Jamais, jamais, jamais, jamais.
33:58 - C'est une qualité rare aujourd'hui de ne pas renoncer à ses convictions, Guy Lagache.
34:01 - En tout cas, moi je suis foutu comme ça.
34:04 Ça n'a pas toujours été très simple.
34:08 J'ai pris des risques, j'ai fait des choix qui n'étaient pas forcément évidents,
34:14 mais ça me permet en tout cas d'être cohérent par rapport à moi-même.
34:18 - Et vous avez toujours rebondi quand il y avait un trou d'air.
34:22 - Ben, disons que vous connaissez ce métier,
34:26 il y a des périodes désertiques, on va dire.
34:29 Donc, quand vous faites ce métier, il faut avoir le coeur un peu...
34:34 les nerfs un peu solides,
34:36 et c'est là où les convictions sont importantes,
34:40 parce qu'elles vous ramènent à ce pourquoi vous faites ce métier.
34:44 Et je me suis toujours revenu à ça dans les moments les plus délicats de ma vie professionnelle,
34:50 et il y en a eu.
34:52 - Et là, il y en a un qui est très important,
34:54 c'est celui qu'on va évoquer à travers la date du 3 avril 2024.
34:57 A tout de suite sur Sud Radio avec Guy Lagache.
34:59 - Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
35:02 - Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Guy Lagache.
35:05 On a évoqué votre parcours de journaliste,
35:07 et là, il y a une chose très importante qui se passe dans votre vie,
35:10 c'est vraiment le documentaire et le livre que vous avez réalisé.
35:13 Livre qui est sorti le 3 avril 2024,
35:16 "Le cri de la forêt", aux éditions du Rocher.
35:19 C'est le récit du tournage d'un documentaire,
35:22 "Congo, menace sur la forêt tropicale", pour Ushahia TV.
35:25 Comment c'est né cette histoire-là ?
35:27 - En fait, si vous voulez, grâce à mon producteur, Guillaume Roy,
35:32 et Christophe Semey, patron des chaînes thématiques du groupe TF1,
35:36 il m'a été donné la possibilité de refaire du terrain
35:41 alors que je sortais d'abord d'année de management,
35:46 j'avais été à Radio France, etc.
35:49 Et on me demande si ça m'intéresserait de repartir sur le terrain.
35:54 Et il se trouve que l'environnement est, à mon avis, une question clé.
35:59 J'avais initié avec mes camarades de Capital,
36:03 Jean-Bernard Schmitt et Emmanuel Leclerc, il y a 15 ans,
36:07 la première série d'enquête, d'investigation environnementale,
36:12 l'une des premières séries, qui s'appelait "Capital Terre",
36:16 et ça ne m'a jamais quitté.
36:18 Et là, je me suis dit que là où, il y a 15 ans,
36:21 on avait raconté l'impact de notre mode de vie sur la planète,
36:28 et, comment dirais-je, d'un bout à l'autre de la planète,
36:32 ce qui me semblait important, c'était d'aller,
36:35 non seulement de continuer à raconter ça, mais d'aller au-delà,
36:38 pour raconter ce qui me semble être notre défi aujourd'hui,
36:41 maintenant que le changement climatique s'impose dans notre vie.
36:45 On le voit dans l'actualité, les inondations dans les Hauts-de-France,
36:48 les incendies, la sécheresse, les canicules à répétition d'année après année.
36:53 Donc, le changement climatique est désormais fait partie de notre quotidien.
37:03 Ce qui m'intéresse aussi, c'est de savoir comment on s'adapte à cela.
37:06 Et donc, pour cela, j'ai proposé à Ushuaïa de faire une série
37:11 qui s'appelle "Terre d'urgence", et qui irait explorer les communautés
37:16 les plus fortement touchées par le changement climatique.
37:20 Et donc, j'ai fait une série de films, dont l'un d'eux est sur la déforestation
37:27 dans un écosystème qui paraît bien lointain en apparence,
37:32 puisqu'il se situe à 6000 km de chez nous, qu'il est sous les radars médiatiques,
37:37 et pour autant, il nous est absolument vital.
37:41 Cet écosystème, c'est la forêt du bassin du Congo.
37:45 Pourquoi ? Parce que c'est le premier poumon de la planète après l'Amazonie.
37:51 C'est-à-dire qu'il séquestre le carbone, relâche de l'oxygène dans l'atmosphère,
37:57 et sans cet écosystème, notre vie, la vôtre, la mienne, celle de tous ceux qui nous écoutent,
38:04 de tout le monde, n'est pas possible.
38:06 Ou alors, au prix de cataclysmes climatiques terribles.
38:11 Et ce qui m'intéresse à ce moment-là, c'est de dire,
38:17 cette forêt est en train d'être détruite, à raison d'un hectare chaque minute.
38:25 Jusqu'où cette déforestation va-t-elle avoir lieu ?
38:30 Qui en est responsable ? Pourquoi ?
38:34 Qui est en train de se battre pour la préserver ? Comment ?
38:39 C'est ça qui m'a guidé dans ce récit, à la fois documentaire et ce livre.
38:46 - Alors c'est pour ça que vous êtes allé là-bas, alors que personne ne parlait effectivement du Congo,
38:50 on parlait de l'Amazonie.
38:51 Vous arrivez à Goma, et Goma, il faut savoir que c'est un explorateur,
38:55 Gustave Adolphe von Goetzen, qui a découvert un village de pêcheurs,
38:59 appelé Nengoma, qui signifie "tame-tame" en Swahili, et il en a fait Goma.
39:05 C'est comme ça que c'est né.
39:06 - Vous m'apprenez quelque chose, Jacques.
39:09 - Là-dessus, vous avez commencé un voyage que vous racontez dans ce livre,
39:12 un voyage passionnant, périlleux, qui commence par des rencontres avec des pygmées
39:17 qui acceptent que vous les filmiez, il y a la gâche.
39:20 - Oui, les peuples autochtones, les Batois, sont un peuple qui vit de la forêt et par la forêt.
39:29 Or cette forêt se meurt.
39:30 Donc ce qui m'intéressait, c'était d'aller comprendre comment d'abord ils vivent,
39:36 et comment ils s'adaptent à cela, et qu'est-ce que représente la forêt.
39:40 Pourquoi cette forêt, de façon extrêmement concrète, est si essentielle à l'humanité.
39:47 Et donc, en vivant avec des Batois, qui sont à 2500 mètres d'altitude,
39:53 parce qu'il se trouve que cette partie du Congo, qui est à la frontière du Rwanda,
39:57 qui s'appelle le Kivu, dont la capitale en effet est Goma, est très montagneuse.
40:02 Et vous découvrez à ce moment-là, ça a été mon expérience,
40:06 que la forêt est absolument indispensable pour manger, pour se nourrir,
40:10 parce que vous allez cueillir dans la forêt, vous allez chasser dans la forêt,
40:14 mais aussi pour se soigner.
40:16 Car quand vous avez un mal de tête, il faut aller dans la forêt pour avoir de l'aspirine,
40:20 parce que l'aspirine en réalité c'est une écorce d'arbre.
40:23 Quand vous avez une rage de dents, vous allez dans la forêt,
40:26 pourquoi ? Parce que là vous avez des plantes avec des tiges et des racines
40:30 qui vous permettent de soigner vos rage de dents.
40:32 Quand vous avez le palud, vous allez dans la forêt,
40:34 parce qu'il y a de l'eucalyptus et que ça vous permet de vous soigner, etc.
40:37 Et donc c'était à la fois passionnant, ne serait-ce que d'apprendre cela,
40:41 de l'apprendre par la vie des gens.
40:44 C'est toujours ça qui est intéressant.
40:46 - Et ce qui est intéressant aussi, c'est la joie qu'il dégage,
40:48 car il y a des danses le soir,
40:50 et les seuls moments de bonheur de ces gens qui n'ont rien, c'est la danse et la joie.
40:54 - Absolument. La joie fait partie de leur culture,
40:57 c'est absolument indispensable,
40:59 parce que c'est ce qui leur reste quand il n'y a plus rien.
41:02 Pourquoi ? Parce que cette forêt, ils en sont victimes,
41:05 parce qu'elle se détruit année après année et elle rétrécit.
41:10 - Et alors il se trouve qu'il y a une chanson aussi qui peut résumer
41:13 ce que vous avez vécu, c'est les coupeurs de bois.
41:16 "Coupez du bois, coupez du bois de l'oseille,
41:18 pour couper du bois, coupez du bois, surveillez ces coupeurs de bois,
41:21 coupez du bois, c'est bien son devoir."
41:23 - Au Québec, dans les années 50, quand Charles Trenet voit des vrais coupeurs de bois,
41:26 et il y a des bois, mais là vous tombez sur des trafiquants,
41:29 c'est assez étonnant ce livre et ce film,
41:32 parce qu'on se rend compte qu'il y a un véritable trafic du bois et du charbon
41:36 qui est en train de ruiner la planète.
41:38 - Oui, parce qu'en fait, tout ça revient à une question qui est celle de l'énergie.
41:43 L'énergie nous est absolument indispensable, et là-bas aussi,
41:46 sachant que 90% de la population au Congo n'ont pas accès à l'énergie.
41:52 Donc, la seule source d'énergie disponible, c'est le charbon de bois,
41:57 issu des forêts primaires, qui sont donc transformés en makala,
42:00 comme on dit en Swahili, et ça, ça fait l'objet d'un commerce illégal,
42:04 qui nourrit, et c'est très important, c'est un aspect de l'environnement
42:10 qui est essentiel, qui nourrit la guerre qui a lieu dans cette partie du monde,
42:15 qui est une des guerres les plus meurtrières depuis la deuxième guerre mondiale.
42:19 - Donc, c'est un trafic accepté, puisque le préfet lui-même ferme les yeux
42:24 parce que son frère, lui, s'occupe du trafic, c'est ça ?
42:26 - Oui, c'est ce qu'on découvre dans le livre, c'est parce qu'effectivement,
42:29 il y a évidemment une problématique qui est abordée,
42:34 qui est celle d'un État qui est non seulement exsangue sur toutes les forces de l'ordre,
42:40 sur la façon de pouvoir réguler et, comment dirais-je, administrer la cité,
42:45 et puis aussi, par bien des aspects, corrompu, comment dirais-je,
42:51 et perverti par certains, dans la façon, évidemment, d'être de connivence
42:57 avec les trafiquants et avec les groupes armés,
43:00 parce que ce commerce fait vivre des communautés entières.
43:03 - Oui, d'ailleurs, la corruption est partout quand on lit votre livre, Guy Lagache,
43:06 et d'ailleurs, pour filmer ces gens-là, il a fallu mettre beaucoup d'argent sous la table.
43:13 - Disons qu'il faut à chaque fois... On est dans des rapports de force.
43:19 Donc, je passais mon temps à me battre pour ne pas payer.
43:24 Donc, par exemple, quand vous voulez rentrer avec les trafiquants,
43:32 pouvoir rencontrer des trafiquants, vous êtes obligé d'aller parler avec les groupes armés.
43:40 Alors, les groupes armés, ce sont des gens qui sont quand même extrêmement violents,
43:44 parce qu'ils s'emparent d'un territoire en le pillant, en tuant, en violant,
43:50 et ensuite, ils ont la main sur un territoire et ils exploitent les ressources minières et le bois.
43:59 Et donc, simplement, quand vous essayez de les convaincre de vous laisser avoir accès au coupeur de bois,
44:08 la première chose qu'ils vont vous demander, c'est "Qu'est-ce que vous me ferez en échange ?"
44:13 Et donc, tout l'enjeu, c'est d'essayer d'éviter de payer, mais en même temps, de pouvoir leur offrir quelque chose.
44:21 Donc, là, en l'espèce, le capitaine Freddy, qui était un des chefs de la zone,
44:28 issu du FDLR, qui est le Fonds de Libération du Rwanda, des Hutus,
44:35 je leur promets de leur offrir mes Toki Woki.
44:40 Et donc, c'est ça qui va me permettre de pouvoir pénétrer la zone
44:44 et de filmer les trafiquants et les coupeurs de bois.
44:48 Est-ce qu'on apprend aussi, Guy Lagache, parce que dans votre livre, la corruption est partout,
44:53 même la sécurité du territoire, l'inspecteur qui vous arrête, pour arrêter les choses, il faut le corrompre ?
44:59 Oui, et en même temps, je ne porte pas non plus de jugement, c'est plus complexe que ça.
45:04 C'est-à-dire que oui, effectivement, je ne parviens à pouvoir filmer librement
45:12 que parce que je vais offrir une caisse de bière et un certain nombre de billets.
45:17 Mais ensuite, la question qui me semble importante, c'est pourquoi ?
45:21 Pourquoi ça se passe ainsi ? Il faut savoir que les fonctionnaires ne sont pas toujours payés régulièrement,
45:27 qu'ils sont payés parfois des misères.
45:30 Et donc, on est dans un système dégénéralisé et ça aboutit à des situations comme celle-là.
45:37 Mais ce n'est pas le plaisir d'être corrompu qui aboutit à la corruption.
45:42 Et puis, il y a quand même au milieu de tout ça, ceux qui ont le courage de se battre.
45:45 Et vous évoquez un conservateur d'un parc, un anthropologue belge, Emmanuel de Mérode,
45:51 qui lui a même risqué sa vie pour défendre la nature et les forêts.
45:55 Absolument. Lui, c'est quelqu'un qui est perçu par beaucoup comme une figure héroïque
46:01 parce qu'il se bat de toutes ses forces pour préserver le parc des Virungas.
46:05 Le parc des Virungas, c'est le plus grand, le premier parc national d'Afrique,
46:10 une biodiversité exceptionnelle.
46:13 Et il a avec lui 800 rangers qui se battent contre les braconniers, contre les trafiquants,
46:21 contre les groupes armés, parce que la problématique de ce qui se passe sur le Makala,
46:27 donc le charbon de bois, ce n'est pas simplement, comme le dit d'ailleurs lui-même
46:30 Emmanuel de Mérode, une question environnementale, c'est une question sociale,
46:34 c'est une question économique et c'est une question de sécurité nationale.
46:38 Parce que là-dedans est lié les prolongements du génocide du Rwanda,
46:43 est liée aussi la guerre qui sévit de façon absolument dramatique sous les radars médiatiques
46:51 depuis maintenant 30 ans dans cette partie du Congo.
46:54 Mais ça c'est le côté négatif, mais il y a aussi le côté positif que vous évoquez dans ce livre,
46:58 la solution c'est l'argile.
47:01 Alors oui, il y a beaucoup de solutions qui sont portées par des jeunes entrepreneurs congolais.
47:06 Cédric Muliri qui a une organisation humanitaire
47:11 qui m'a emmené notamment en Pays-Batois et qui développe une solution basée sur l'argile.
47:17 Donc c'est la terre, la terre locale et qui a une très forte capacité calorifique
47:25 et donc qui peut devenir un substitut au Makala.
47:28 Vous avez un autre entrepreneur qui utilise les déchets organiques,
47:34 donc la nourriture, la paille, etc. pour fabriquer du Makala aussi écologique.
47:40 Et donc ces solutions existent comme alternative à l'exploitation du bois.
47:45 Mais ces entrepreneurs ne sont pas accompagnés comme les entrepreneurs en Occident peuvent l'être,
47:51 soit par d'autres entreprises, par des financements, soit aussi par des organismes publics.
47:59 Donc si vous voulez, il y a vraiment un besoin, me semble-t-il, de s'emparer de ce qui se passe là-bas
48:06 parce que ça nous concerne nous aussi.
48:10 Et la COP 28, vous le dites, dans le livre, n'a rien fait pour ça.
48:13 Il y a vraiment besoin d'argent. Il faut vraiment que les États s'y mettent.
48:17 Alors ce film et ce livre, c'est le début d'une aventure.
48:20 "Le cri de la forêt", c'est un premier livre.
48:22 Vu le nombre de films que vous avez réalisés, est-ce qu'il n'y aura pas une suite "Guila gâche" ?
48:26 Écoutez, en tout cas, c'est un sujet qui me semble absolument essentiel.
48:34 Donc si l'occasion m'est donnée, évidemment, il y en aura d'autres.
48:38 Parce qu'aujourd'hui, tout est possible. Le monde peut être sauvé à partir de choses très simples.
48:43 Disons qu'on ne se rend pas compte que le génie humain permet d'envisager des alternatives
48:52 qu'on ne soupçonne pas a priori.
48:54 Et ça, je l'ai vu à travers tous mes documentaires que j'ai faits récemment
49:02 sur la question environnementale, que ce soit en Mauritanie,
49:06 par rapport aux problématiques de l'eau dans le désert,
49:08 ou que ce soit dans le golfe du Bengale, à la frontière entre le Bangladesh et l'Inde,
49:15 sur la montée de l'océan.
49:17 On voit toutes les initiatives qui sont mises en place.
49:21 Le problème, si vous voulez, c'est qu'il y a besoin, comment dirais-je,
49:28 d'un appui global de la communauté internationale
49:32 qui doit s'allier à toutes les forces qui sont aujourd'hui en train de trouver des solutions
49:39 pour qu'elles deviennent systémiques et qu'elles deviennent massives.
49:43 C'est essentiel. Et ce qui est essentiel aussi pour celles et ceux qui nous écoutent,
49:46 c'est de lire ce livre à la fois plein d'enseignements et passionnant comme un roman,
49:51 "Le cri de la forêt", aux éditions du Rocher.
49:53 Merci d'avoir écrit et merci de continuer ces combats qui l'agacent
49:56 avec votre côté persuasif et convaincu.
49:59 Merci infiniment, Jacques.
50:01 Décléter d'une vie, c'est terminé pour aujourd'hui.
50:03 On se retrouve bientôt. Restez fidèles à l'écoute de Sud Radio.