Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo
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00:00 -Chers amis, bonsoir à tous.
00:02 Ravis de vous retrouver pour le Meilleur de l'Info.
00:06 Pour démarrer, la découverte des ossements
00:08 du petit Emile annoncé hier a été un choc pour tout le pays.
00:12 Une information que nous suivons et relayons,
00:14 mais une interrogation.
00:16 Quel est le juste équilibre entre communication de l'information
00:20 et respect du deuil de la famille d'Emile ?
00:22 C'était la réflexion de Pascal Praud, ce matin, dans son édito.
00:26 -Les journalistes, à condition qu'ils ne deviennent pas
00:29 des détectives privés, font leur métier.
00:31 Ils témoignent. La mort du petit Emile a bouleversé les Français.
00:35 Elle recouvre un mystère.
00:36 L'intérêt du public pour le fait divers,
00:39 pour le drame, pour la mort, existe, depuis que la preste existe.
00:42 Mais comment, ce matin, ne pas penser à la famille d'Emile ?
00:46 Au chagrin et à la douleur de perdre un enfant,
00:48 il y a la colère, peut-être, de lire, de voir
00:51 son existence affichée à tous les vents.
00:53 -Et puis, des forces de l'ordre mobilisaient
00:56 tout le week-end de Pâques, notamment pour permettre
00:59 aux élèves catholiques d'assister aux célébrations,
01:02 alors que la menace terroriste est au plus haut en France.
01:05 Une situation inquiétante, à quelques mois des Jeux olympiques.
01:08 L'ancien haut fonctionnaire Pierre Conesa rappelait,
01:12 cet après-midi, le nombre de fichesses sur le territoire.
01:15 Il plaidait, vous allez l'entendre, pour une mesure radicale.
01:18 -4 000 personnes, alors qu'on s'y va préparer les JO.
01:21 Comment voulez-vous surveiller 4 000 personnes ?
01:24 Pour surveiller un type 24 heures sur 24, il faut 10 policiers.
01:27 -Vous voyez ce que je veux dire ? Il faudrait 40 000 policiers
01:31 uniquement pour surveiller cette frange-là,
01:33 dont on sait qu'elle est violente par nature.
01:36 J'ai toujours plaidé pour qu'on vide le stock.
01:38 -Vider le stock, ça veut dire pour vous,
01:41 exculser les étrangers et les binationaux.
01:43 -Oui, c'est inadmissible de laisser survivre
01:46 sur le territoire français des gens potentiellement dangereux
01:49 et de lever les bras au ciel.
01:51 -Tout au long de la journée, sur nos trentaines,
01:54 il a été question de ce week-end de Pâques,
01:56 qui a été annulé par une hausse significative
01:59 du nombre de baptêmes d'adultes, plus 30 %,
02:01 tout de même en un an, ce qui est très révélateur.
02:04 C'était d'ailleurs la une de nos confrères du JDD hier,
02:07 une une moquée, notamment par l'éditorialiste
02:10 Jean-Michel Apathy, ce qui a fait réagir Mathieu Boccote.
02:13 Regardez.
02:14 -Je reconnais un droit complet à Jean-Michel Apathy
02:17 de se moquer comme il le souhaite de Pâques,
02:20 des catholiques, des chrétiens, des croyants,
02:23 de trouver que ces histoires sont farfelues,
02:26 de trouver que ces histoires n'ont aucun sens,
02:28 que ces histoires sont loufoques,
02:30 que ces histoires relèvent des superstitions
02:33 pour grands-mères héritées des temps anciens.
02:36 Je lui reconnais tous les droits à l'incroyance,
02:39 à la moquerie. Il peut en rire, faire des caricatures,
02:42 se moquer, traiter les croyants de débilementaux.
02:45 Il peut faire ce qu'il souhaite.
02:47 Mais je lui demande un peu de courage.
02:49 C'est la seule nuance que je fais.
02:51 Si on se le permet, en l'endroit des catholiques
02:54 et des chrétiens, la question que je poserai à Jean-Michel Apathy,
02:57 c'est qu'attend-il pour être aussi courageux
03:00 pour se moquer des autres religions ?
03:02 -Que pensent nos invités de ce tweet de Jean-Michel Apathy ?
03:05 Je vous poserai la question dans un instant.
03:08 Pour vous accompagner dans le meilleur de l'info,
03:11 autour de ce plateau, Marc Rolland,
03:13 bonsoir, vous êtes capitaine de gendarmerie,
03:16 porte-parole Association Gendarmes et Citoyens.
03:18 Nous reviendrons avec vous sur l'enquête
03:21 après cette terrible retrouvaille,
03:23 qui a été annoncée dimanche.
03:25 Pour nous accompagner, Mathieu Hocq,
03:27 bonsoir, mon cher Mathieu.
03:29 Vous êtes secrétaire général le millénaire.
03:31 Thomas Bonnet, journaliste politique CNews.
03:34 -Bonsoir. -Bonsoir.
03:35 -Pour démarrer, le choc, l'émotion perdue
03:38 au lendemain de l'annonce de la découverte
03:41 des ossements du petit Émile dans le Haut-Vernay,
03:43 le bambin qui avait 2 ans et demi.
03:45 L'enquête se resserre.
03:47 Nous y reviendrons avec vous, mon capitaine,
03:50 mais avant, une fois la terrible nouvelle connue,
03:53 les programmes ont été bousculés sur les chaînes d'information.
03:56 Les journalistes ont pris la direction du Haut-Vernay.
03:59 C'est dans ce contexte, par la voix de leur avocat,
04:02 que les parents d'Émile ont lancé un message hier.
04:05 -C'est une nouvelle qu'ils redoutaient.
04:08 Les parents du petit Émile ont réagi quelques heures
04:11 après la découverte des ossements de leur fils.
04:14 L'avocat des parents a fait part de leur émotion
04:17 dans un communiqué.
04:18 -Si cette nouvelle déchirante était redoutée,
04:21 l'heure est au deuil, au recueillement et à la prière.
04:24 Marie et Colomban savent désormais, en ce dimanche de la résurrection,
04:28 qu'Émile veille sur eux dans la lumière et la tendresse de Dieu.
04:32 -Après 9 mois de mystère, d'enquête et d'interrogation,
04:35 les parents d'Émile ont passé un message de remerciement.
04:38 -Ils tiennent à remercier ceux qui les ont aidés et soutenus,
04:42 ainsi que les juges d'instruction et les enquêteurs
04:45 pour leur travail, leur professionnalisme,
04:47 leur engagement personnel et leur humanité.
04:50 -Leur réunion va être organisée à la Bouilladis,
04:53 commune dans laquelle vivent les parents et les grands-parents
04:57 du petit garçon.
04:58 La cause de sa mort reste toujours inconnue.
05:00 -Un message bien évidemment très touchant.
05:03 Depuis la découverte, un des ossements du petit garçon,
05:06 c'est tout le hameau du Vernet qui est sous le choc.
05:09 Pour préserver les habitants, ce hameau a été fermé
05:12 à la circulation.
05:13 François Balique, le maire de la commune.
05:18 -Je veux pas que la population soit harcelée par les curieux,
05:22 les qui se promènent, la presse, putain, peut tenter.
05:26 La population, depuis 8 mois, a besoin d'être tranquille.
05:30 J'ai tout fait pour qu'elle soit tranquille.
05:32 Donc je continue, je suis toujours dans la même lignée.
05:36 Il n'y a pas besoin du petit maire, du petit village du Vernet
05:39 pour mener des investigations dans les meilleures conditions
05:43 qu'ils estiment devoir organiser.
05:47 Bruit de fusil.
05:48 -C'est vrai, Mathieu, qu'il a une grande empathie
05:51 de toute la population française après cette découverte,
05:54 mais cela nous interroge aussi.
05:56 Quel est le juste équilibre, je le disais tout à l'heure,
05:59 entre la communication des faits, le rôle des journalistes,
06:03 l'analyse, la recherche de la vérité
06:05 et le respect de la famille sans tomber dans le voyeurisme,
06:08 sans non plus bousculer tout un hameau déjà totalement perturbé.
06:13 La question se pose également.
06:15 -La question est importante, d'autant plus qu'on est
06:18 dans une civilisation où on sacralise la vie,
06:21 où la civilisation occidentale, la civilisation française,
06:24 est une civilisation où, si vous voyez,
06:27 la vie et la vie d'un enfant est ce qu'il y a de plus précieux
06:30 et le bien le plus précieux pour la société.
06:33 C'est normal que lorsqu'on a des affaires de ce type-là,
06:36 comme on a pu l'avoir avec l'affaire Grégory,
06:38 cela touche les Français,
06:40 cela passionne les Français d'une certaine façon.
06:43 C'est le sentiment que ça peut arriver à tout le monde.
06:46 On parle d'un territoire qui fait partie de cette France rurale,
06:50 de cette France aussi des...
06:52 J'aime pas cette expression, mais des territoires
06:55 qui vivent un drame et toutes les personnes se sentent touchées
06:58 par la disparition de ce petit garçon.
07:01 Forcément, ça appelle à un sursaut collectif
07:03 qui va nous permettre de pouvoir faire le deuil
07:06 avec la famille tout en laissant,
07:08 et c'est là où M. le maire a raison
07:10 et les enquêteurs aussi ont raison,
07:13 de conserver à la fois une certaine...
07:15 Une certaine...
07:17 Un esprit, une nuance sur cette affaire-là
07:19 pour protéger la famille et d'autre part protéger un territoire.
07:24 Après ce type d'affaires,
07:25 ces territoires-là ont du mal à se relever.
07:28 Il faut 10, 15, 20 ans pour certaines régions
07:31 pour pouvoir avoir de nouveaux concitoyens
07:33 qui s'installent là.
07:35 -C'est tout à fait juste.
07:36 On se souvient de l'affaire du petit Béké-Grégory.
07:39 Il y a une grande partie de la population
07:42 qui veut soutenir cette famille,
07:44 qui veut soutenir ses jeunes parents.
07:46 Il y a aussi eu des réactions politiques
07:48 ces dernières heures, on peut le noter,
07:51 qui montrent à quel point ça touche.
07:53 -C'est compliqué pour un responsable politique
07:56 de s'approcher de cette affaire.
07:58 Gérald Darmanin, par ses fonctions,
08:00 a un message à faire passer,
08:02 dire que tous les moyens seront déployés
08:05 pour faire la lumière sur cette affaire.
08:07 Les autres hommes et femmes politiques
08:10 sont à un certain point de distance de tout cela.
08:13 Ils ne peuvent pas laisser échapper
08:15 cette émotion collective dont eux-mêmes sont atteints.
08:18 On a vu des déresponsables politiques
08:20 partager des pensées pour la famille d'Émile.
08:23 Ce qu'il faut, surtout, c'est se tenir assez éloigné de l'affaire
08:27 parce qu'il n'y a rien de politique
08:29 dans ce qui est arrivé au Vernet.
08:31 Malgré tout, on l'a vu,
08:33 vous avez fait référence à l'affaire du petit Grégory,
08:36 il y a des enseignements à tirer
08:38 sur le rôle des médias,
08:40 ça peut être aussi d'un point de vue judiciaire,
08:43 il y a eu des ratés dans le passé dans un certain nombre d'affaires.
08:47 Là, c'est du ressort du politique sur l'affaire en elle-même.
08:50 -Il était en tout cas 11h ce matin
08:52 lorsque le commandant de la Gendarmerie des Alpes
08:55 a donné une conférence de presse,
08:57 une prise de parole que vous avez pu suivre en direct sur CNews.
09:01 Le colonel Bardi est revenu sur l'évolution du dispositif.
09:07 -La Gendarmerie fait toujours preuve d'une grande réactivité
09:10 et s'adapte en permanence à la situation.
09:14 Donc, bien entendu,
09:15 selon l'évolution de l'enquête
09:18 et selon les besoins, de manière générale,
09:21 nous nous adaptons en permanence.
09:24 C'est vraiment la force de notre statut militaire,
09:27 de notre expérience tactique
09:28 et de notre capacité de monter en puissance
09:31 et de faire converger des moyens extraordinaires
09:34 de partout en France.
09:35 Nous sommes susceptibles de faire évoluer le dispositif
09:38 à tout moment.
09:39 -Capitaine Marc Rolland,
09:41 avant d'aller plus loin sur l'enquête,
09:43 arrêtons-nous à la communication de la gendarmerie.
09:46 Oui, il y a un lien qui a été voulu
09:48 entre les journalistes et la gendarmerie,
09:50 puisque les éléments de l'enquête ne vont pas être livrés
09:54 comme ceux-là en bas du Auvergnet
09:56 au lendemain de l'annonce de la découverte.
09:58 C'est une évidence. Néanmoins, ce qui est une bonne chose,
10:02 c'est qu'on voit cette volonté de communiquer.
10:04 C'est une volonté de toute la France.
10:07 La gendarmerie l'a bien compris.
10:08 Elle communique depuis la découverte.
10:11 -Tout à fait. On observa que l'enquête en général
10:14 est couverte et sacralisée par le secret,
10:16 ce secret de l'instruction qui vise à ne laisser rien fuiter.
10:20 Pour les garanties et le succès de l'enquête,
10:23 la manifestation de la vérité, pour autant,
10:25 on peut communiquer, et ça a été le cas,
10:28 sur les moyens engagés pour expliquer aux gens,
10:30 à la population, à nos concitoyens,
10:33 la volonté opérationnelle qui accompagne
10:35 l'enquête judiciaire.
10:37 -Pour rebondir sur vos propos,
10:39 nous savons que les meilleures technologies
10:41 vont être déployées,
10:43 c'est ce qui a été dit par la gendarmerie.
10:45 Le gendarme de l'IRCGN s'est exprimé,
10:48 lui aussi, devant les caméras.
10:50 Il est revenu sur l'emploi des drones.
10:52 Regardez.
10:53 -Ces drones permettent, dans un premier temps,
10:56 de cartographier de manière très fine
10:59 l'ensemble de la scène par de prises de clichés.
11:02 On va travailler avec ce qu'on appelle
11:04 de la photogrammétrie pour ensuite reconstituer
11:07 en 3D et en 2D, donc avec des cartes,
11:10 et des vues en 3 dimensions,
11:13 l'ensemble de la scène.
11:15 On est aussi capables, avec ce drone,
11:18 de le positionner dans l'espace au centimètre près
11:21 grâce à des corrections GPS.
11:22 Ces corrections nous permettent de replacer
11:25 l'ensemble des indices récoltés.
11:27 -Il est vrai, capitaine Barcolan,
11:29 qu'il y a des avancées technologiques
11:31 qui provoquent beaucoup d'espoir aujourd'hui.
11:34 Pour autant, peut-être que cela ne fera pas tout non plus.
11:38 L'enquête va être longue.
11:39 Comment cela va se passer ?
11:41 Qu'apporteront ces nouvelles technologies ?
11:43 -On observera, car ça a été dit,
11:45 l'affaire Grigory, notamment,
11:47 qui a été les balbutiements de la police technique
11:50 avec les ratés que vous avez soulignés
11:52 avec beaucoup de modestie et de justesse.
11:55 Je vous en remercie,
11:56 à contribuer à l'émergence de l'IRCGEN.
11:59 On a compris, en 85, 86 et les années suivantes,
12:01 qu'on avait besoin de s'inscrire
12:03 dans une politique de la démonstration de la preuve
12:06 autrement que par le témoignage,
12:08 notamment par des apports scientifiques.
12:11 La création de l'IRCGEN, à l'époque,
12:13 remonte malheureusement avec l'affaire Grigory,
12:16 qui a sensibilisé et marqué l'opinion publique.
12:19 -On peut se souvenir, Mathieu,
12:21 où les journalistes avaient polué,
12:23 on peut le dire, à l'époque,
12:25 et les badauds qui étaient très nombreux.
12:27 La France a été suffisamment prise en compte.
12:30 On le voit bien, cette leçon a été retenue.
12:32 -Effectivement. Elle a été retenue par les médias,
12:35 qui sont beaucoup plus...
12:37 Qui traitent l'affaire d'une meilleure façon
12:39 que ça pouvait être le cas auparavant.
12:42 Et parce que les enquêteurs ont appris
12:44 et parce que les personnes arrivent à mieux gérer ce type d'affaires.
12:48 Sur les moyens que vous évoquiez,
12:50 il y a un point aussi important.
12:52 Il y a un rapport de la Cour des comptes
12:54 qui avait démontré en 2018
12:56 que la France sous-investissait auprès de la police judiciaire
13:00 et de la gendarmerie judiciaire de 20 à 25 %
13:02 selon les types d'équipements.
13:04 Cela se passe sur les questions de l'ADN,
13:07 où on n'investit pas suffisamment par rapport à nos voisins allemands.
13:11 Les différents représentants des professions
13:13 de la police judiciaire et de la gendarmerie judiciaire
13:16 appellent à davantage de moyens de la part de l'Etat
13:19 et de la puissance publique.
13:21 S'il y a des problèmes de voyeurisme,
13:23 c'est parce que les affaires durent.
13:26 Il faut que les pouvoirs publics puissent se prémunir
13:29 des futures affaires,
13:30 notamment dans le fait que le nombre d'homicides
13:33 augmente systématiquement depuis plus de 10 ans.
13:36 On va avoir de plus en plus d'affaires à gérer.
13:39 Là, on a le maximum de moyens
13:40 qui est mis sur cette affaire du petit Émile.
13:43 C'est très bien ainsi.
13:45 Mais est-ce qu'aujourd'hui, la France est en capacité
13:48 de pouvoir absorber plusieurs autres affaires,
13:50 sachant que la violence augmente dans la société ?
13:54 -Une question qu'il faudra débattre.
13:56 On en aura l'occasion.
13:57 Sur les moyens engagés,
13:59 c'est la section de recherche de Strasbourg,
14:02 qui est en... -Marseille.
14:04 -Marseille, pardon. Elle est en charge de l'enquête.
14:07 Une centaine de gendarmes déployés sur le terrain.
14:10 Combien d'effectifs mobilisés pour avancer dans l'enquête ?
14:15 -Le commandant de groupement l'a dit avec justesse.
14:19 Il a parlé de complémentarité de moyens.
14:22 Il a rajouté la subordination des moyens,
14:24 puisqu'il y a un chef local
14:26 qui préempte des moyens nationaux, suprarégionaux,
14:29 voire supradépartementaux,
14:31 pour abonder les effectifs
14:33 à la fois qualitativement et quantitativement
14:36 pour du matériel spécifique aux saisies,
14:39 aux analyses, aux transports.
14:41 Ces moyens n'existent pas localement.
14:43 Il y a fait appel.
14:45 Mais tout ceci est une montée en puissance
14:47 qui est mesurée, accompagnée, hiérarchisée.
14:50 Ces petits drones, qui n'ont pas grand-chose,
14:53 mais qui illustrent mon propos,
14:55 ils vont survoler une zone,
14:56 ils vont la carroyer,
14:58 c'est-à-dire qu'ils vont la délimiter
15:00 de telle sorte qu'on puisse identifier clairement
15:03 à chaque endroit où on a trouvé quelque chose
15:06 ou où on n'a rien trouvé,
15:08 pour une parfaite reproduction du résultat
15:10 dans une procédure judiciaire
15:12 qui sera comptable devant les juridictions répressives.
15:15 -Capitaine, depuis hier,
15:17 concernant l'enquête, nous parlons d'un tournant.
15:20 Si cette formule "une nouvelle enquête" redémarre,
15:23 le criminologue Alain Boer, à ce sujet-là,
15:26 était sur notre antenne ce matin.
15:28 Il a précisé au micro de Sonia McBrough
15:30 qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle enquête,
15:33 mais que c'était plutôt l'étau qui se resserrait.
15:35 -Combien de mois est-on arrivé à progresser
15:40 dans cette affaire en sortant de l'hypothèse
15:44 de l'enlèvement ou de la disparition
15:46 par enlèvement, rapt ou kidnapping ?
15:49 -On va resserrer massivement l'enquête
15:51 au lieu de l'étaler en regardant des milliers d'heures de vidéos.
15:55 On va revenir à l'essentiel.
15:57 L'espace, la géographie de la scène de disparition
16:02 est aujourd'hui clairement identifiée.
16:04 C'est à partir de là que l'enquête va se réinsérer
16:08 précisément sur ce petit espace géographique
16:10 au lieu de s'étaler de plus en plus loin.
16:13 -C'est ça. C'est donc une enquête, mon capitaine,
16:16 qui se resserre aujourd'hui.
16:18 On peut d'ailleurs imaginer que les enquêteurs
16:21 ont d'autres éléments.
16:22 On peut rappeler que jeudi dernier,
16:24 il y avait eu une mise en situation,
16:26 ce qui est assez rare.
16:28 La question se posait aussi.
16:29 On n'a pas la réponse à ce qu'il y ait un lien
16:32 entre cette mise en situation et cette découverte.
16:35 En tout cas, le terme exact, c'est l'enquête se poursuit,
16:38 l'étau se resserre.
16:40 -Une mise en situation, juridiquement,
16:42 ça n'existe pas vraiment.
16:43 En tout cas, ce qu'on peut en retenir,
16:46 c'est qu'on a mis en oeuvre l'exemplarité prévue
16:50 et mise en oeuvre par le Code de la Préservation pénale.
16:53 Les juges d'instruction enquêtent à charge et à décharge
16:56 et procèdent à tout acte prévu et encadré par la loi
16:59 pour la manifestation des vérités.
17:01 Les juges d'instruction, qui sont les directeurs
17:04 de la police judiciaire pour ce dossier-là,
17:07 en charge d'information judiciaire et criminelle,
17:09 ont estimé que le dossier était arrivé à maturité
17:12 à ce moment-là pour mettre en place
17:15 une procédure dite de mise en situation
17:18 pour remettre en état des faits formalisés
17:20 par écrit dans une procédure judiciaire
17:22 tout en remettant le contexte tel qu'il existait
17:25 le 8 juillet 2023.
17:27 -Peut-être pour clore ce dossier, Marc Roland,
17:29 nous espérons tous une avancée rapide des informations.
17:33 Nous espérons avoir des éléments le plus rapidement possible
17:37 pour connaître enfin la vérité pour les parents aussi.
17:40 Pour autant, ce sera long.
17:42 Il y a l'analyse des ossements qui continue à l'IRCGN.
17:45 A-t-on une idée des prochaines étapes ?
17:48 -En tout cas, et je le dis souvent,
17:50 ce dossier va continuer à avancer,
17:53 non pas grâce à l'aspect testimonial, le témoignage,
17:56 mais c'est bien sur la qualité et la recevabilité
17:59 des constatations et des résultats d'expertise
18:02 qui vont permettre de comprendre, au moins,
18:05 d'identifier certaines pistes et en écarter certainement d'autres.
18:08 C'est vraiment la science, aujourd'hui,
18:11 qui sera le moteur principal des mois et des jours à venir.
18:15 -Et une enquête et une affaire qui marquera, Mathieu Hoque,
18:19 notre pays à jamais,
18:21 comme d'autres affaires emblématiques,
18:24 nous évoquions tout à l'heure, celle du petit Gallégory.
18:27 -Oui, effectivement, ou celle des réseaux pédophiles,
18:30 dans la fin des années 90, début des années 2000,
18:33 qui avaient traumatisé une ville de 150 000 habitants
18:36 au point où des jeunes parents
18:38 ne voulaient même plus laisser sortir leurs enfants
18:41 au collège et au lycée à côté de chez eux
18:43 parce qu'ils avaient peur,
18:45 parce que ce réseau important de pédophilie
18:48 avait traumatisé une génération.
18:50 Et la ville ne s'en est relevée que 15, 20 ans après.
18:55 C'est l'empreinte que ça peut avoir sur tout un territoire.
18:59 -Ca marque profondément une région, une commune,
19:02 et même tout un pays.
19:04 Nous suivons, bien évidemment, de très près
19:06 les avancées de cette enquête,
19:08 tout en pensant particulièrement à la famille,
19:11 aux parents du petit Émile,
19:13 que le deuil puisse se faire du mieux possible,
19:17 bien évidemment.
19:18 C'est avant tout l'essentiel, et en protégeant au maximum
19:21 cette famille, ses parents,
19:23 les frères et les sœurs aussi du petit garçonnet.
19:27 Un week-end de Pâques marqué cette année,
19:31 on en a beaucoup parlé,
19:32 par une explosion du nombre de baptêmes d'adultes en France.
19:36 Les Français, c'est un constat, sont de plus en plus nombreux
19:39 à pousser les portes des églises pour devenir catholiques.
19:43 C'est une hausse de 30 %, plus de 30 % en un an.
19:46 Alors l'Église semble donc continuer à rester un repère.
19:50 L'évêque de Nanterre, M. Mathieu Rouget,
19:53 était ce matin dans la matinale de Romains des Arbres
19:56 et il est revenu sur cette hausse significative.
19:59 -C'est très profondément la quête de sens de nos contemporains
20:05 qui s'exprime dans ce désir
20:08 de vivre une foi profonde.
20:12 Et on voit bien que dans une période
20:14 de très grand bouleversement des repères de la société,
20:18 tout le monde se demande un peu où nous sommes,
20:21 où nous allons, ce que nous sommes.
20:23 Le message de l'Évangile, c'est que la vie nous est donnée
20:26 par amour pour que nous aimions.
20:28 Et que le Christ montre le chemin de cela.
20:30 Et c'est bouleversant, en fait, d'être témoin de cela.
20:35 -7135 adultes, 5000 adolescents baptisés à la nuit de Pâques.
20:39 Qu'est-ce que cela révèle au fond Mathieu Hocq ?
20:41 Qu'est-ce que cela révèle, selon vous, mon cher Thomas ?
20:45 La quête d'une spiritualité
20:47 que n'offre plus notre modèle de société.
20:50 C'est un peu ce que disait M. Rouget.
20:52 -On dit souvent, et on se plaint souvent,
20:54 qu'il y a un manque de cohésion au sein de la société,
20:57 un manque de repères au sein de la société,
21:00 qui explique toutes ces dérives et toutes ces évolutions
21:03 qui sont en face de la violence, du phénomène d'ultraviolence,
21:07 une société qui se désagrège et qui est davantage unie.
21:10 Cela s'explique en France,
21:12 parce qu'on a eu un vaste mouvement de déchristianisation.
21:15 Pour preuve, un chiffre que je donne souvent,
21:18 c'est qu'en 1970, il y avait 30 millions de Français
21:21 qui allaient à la messe dominicale.
21:23 Aujourd'hui, il y en a moins de 2 millions.
21:26 Ca montre bien qu'il y a une perte du sacré,
21:28 qui est alimentée aussi par ceux qui veulent déconstruire
21:32 ces racines, ces valeurs fondamentales et traditionnelles.
21:35 Or, on ne peut pas se plaindre d'une société
21:38 qui est en perte de repères et ne pas se féliciter
21:41 que, justement, lors de la fête de Pâques,
21:43 on a une progression spectaculaire des baptêmes
21:46 et un retour du fait religieux.
21:48 -La fête de Pâques et cette hausse de baptêmes,
21:51 c'était la une du journal du dimanche
21:53 de nos confrères du JLD, hier, et une une qui était moquée.
21:56 On y reviendra, mais avant, il est 21h30,
21:59 passé de une minute.
22:01 Simon Guilin est avec nous.
22:02 Bonsoir, mon cher Simon.
22:04 Quelles sont les dernières informations
22:06 que vous avez à nous livrer ?
22:08 -Bonsoir, Olivier, et bonsoir à tous.
22:10 Deux jours après la découverte d'Osman du petit Émile,
22:14 le mystère reste entier autour de sa mort.
22:16 Des dizaines d'enquêteurs passent au Cribble,
22:19 les environs du Haut-Vernay, où un dispositif a été déployé.
22:22 Le hameau du Haut-Vernay est fermé jusqu'à la fin de la semaine.
22:26 Les recherches reprendront dès demain matin.
22:29 -On a placé deux départements en vigilance rouge
22:31 en raison de risques de fortes crues.
22:34 Il s'agit de la Côte d'Or et de Lyon.
22:36 La rivière d'Armanson doit atteindre son pic dans la nuit.
22:39 Par ailleurs, huit départements sont en vigilance orange
22:42 dans le sud de la France.
22:44 Et puis, des services de sécurité russes.
22:46 Les personnes arrêtées dimanche au Dagestan
22:49 sont liées à l'attentat de Moscou, qui a fait au moins 144 morts.
22:52 Ces individus prévoyaient de commettre
22:55 une série de crimes terroristes, selon les autorités russes.
22:58 -Les téléspectateurs vous retrouvent à 22h
23:01 pour un nouveau point complet sur les dernières actualités.
23:04 Bonne soirée, mon cher Simon.
23:06 Nous en parlions à l'instant.
23:08 C'est donc la fête de Pâques, la hausse des baptêmes,
23:11 qui faisait la une hier de nos confrères du JDD.
23:13 C'est effectivement un phénomène de société,
23:16 comme vous l'expliquiez, Mathieu Hoque.
23:18 Et pourtant, cette une n'était pas du goût de tout le monde,
23:22 puisqu'elle a été moquée, notamment par l'éditorialiste
23:25 Jean-Michel Apathie, sur les réseaux sociaux.
23:28 Vous le voyez à l'antenne, en écrivant "J'avoue, j'ai ri".
23:31 Ce matin, l'heure des pros a rediffusé la réaction
23:33 de Gilles-William Goldenadel la veille sur notre antenne,
23:37 parce que ce post de Jean-Michel Apathie a fait beaucoup réagir.
23:40 -Il aime beaucoup moquer la France, les Français,
23:46 leurs traditions, leurs racines, leur culture.
23:49 Après tout, après tout, c'est son affaire,
23:53 mais de là à publiquement aimer en rire.
23:57 Et puis je vais vous dire en plus,
24:00 et d'ailleurs, je l'ai tweeté là-dessus,
24:02 il n'y a pas beaucoup, il n'y a pas grand risque
24:06 à moquer Pâques, à moquer ceux qui célèbrent Pâques,
24:11 qui se congratulent pendant Pâques.
24:13 Je ne vois pas M. Jean-Michel Apathie
24:18 moquer ceux qui se congratulent pendant le Ramadan.
24:23 Je ne vois pas moquer les Algériens
24:25 se congratulant pendant le Ramadan.
24:27 D'ailleurs, s'il le faisait, il prendrait bien plus de risques.
24:31 Donc cette fausse rébellion intellectuelle,
24:37 ce faux courage intellectuel,
24:39 très sincèrement, je le méprise.
24:42 -Il y a eu beaucoup de réactions,
24:44 ce qui a amené Jean-Michel Apathie à réagir là encore.
24:49 Il a répondu avec ses mots.
24:50 "Je ne ris pas des fêtes de Pâques, je ris de la une,
24:53 "fainéante du JDD, transformée en bulletin paroissial.
24:57 "C'est le titre le plus tard de la décennie."
24:59 Voilà Thomas Hebonnet.
25:01 Je ne vois pas en quoi,
25:02 J.E. Spak, c'est tard qu'il se moque de la religion catholique.
25:06 C'est son bon droit, nous le rappelons.
25:09 Nous ne sommes pas punis en France
25:11 parce que nous nous moquons d'une religion.
25:13 C'est ce qui fait aussi la grandeur de notre pays.
25:16 Le problème, c'est qu'il ricane toujours
25:19 avec la religion catholique.
25:20 -J.G. Gondeladel a parfaitement résumé l'affaire.
25:23 Il se moque des catholiques
25:25 parce qu'il n'y a aucun risque pour lui à le faire.
25:28 Ca va dans une continuité de son discours
25:31 que l'on entend depuis des mois.
25:33 C'est le même Jean-Michel Apathie
25:35 qui voudrait raser le château de Versailles.
25:38 Ca dit aussi quelque chose de l'approche qu'il a
25:40 de la civilisation au sens large de la France.
25:43 C'est un discours qui participe d'une certaine manière
25:46 à ce qu'il y ait de plus en plus de Français
25:49 à un retour vers ce que sont les racines de la France
25:52 et donc la religion chrétienne.
25:54 C'est parce qu'il y a un discours ambiant de déconstruction,
25:57 comme vous l'avez dit,
25:59 de tout remettre en question sur ce qu'a fait ce pays
26:02 et qui pousse nos concitoyens à retourner
26:04 à l'essentiel, aux valeurs essentielles.
26:07 -Ce qui explique la hausse du nombre de baptêmes.
26:10 Nous en parlions il y a un instant,
26:12 mais c'est vrai que lorsque nous ne savons pas où nous allons,
26:16 d'où nous venons, peut-être, pour avoir un éclairage,
26:19 c'est aussi ça que cela montre.
26:21 C'est peut-être ça que Jean-Michel Apatie n'a pas compris.
26:24 -Ce qui m'inquiète d'autant plus,
26:26 c'est que vous avez parlé de la pensée des déconstructeurs.
26:30 Ils s'attaquent à toutes les facettes de notre société
26:33 et des fondements traditionnels,
26:35 que ce soit sur la famille, sur l'Eglise.
26:38 Ces tendances immatérielles, justement,
26:41 vont avoir des impacts dans le réel.
26:43 On voit aujourd'hui, depuis des années,
26:46 davantage d'attaques contre le patrimoine de l'Eglise catholique,
26:49 qui est un patrimoine public,
26:51 souvent détenu par des communes, depuis la loi de 1905.
26:54 Ces éléments font qu'aujourd'hui,
26:56 on a une augmentation des actes contre la foi catholique.
27:00 On a plus de deux actes anti-catholiques par jour.
27:03 C'est quelque chose à noter,
27:04 notamment sur la profanation des cimetières, des Eglises.
27:08 On ne peut pas, aujourd'hui, une société...
27:11 On voit que dans le monde entier,
27:13 les sociétés font le réveil des empires.
27:15 Ils aspirent à faire renaître une sorte de culture traditionnelle,
27:19 comme on peut le voir avec la Chine de l'Empire des Kings,
27:22 qui est réactée par Xi Jinping,
27:24 ou la Turquie de Recep Tayyip Erdogan,
27:26 qui réactive le sunnisme.
27:28 On ne peut pas se laisser nous, la France,
27:30 avec des gens qui s'attaquent à ce que l'on a de plus cher
27:33 dans notre société, qui est le patrimoine
27:36 et le vécu historique millénaire de notre pays.
27:39 -Je vous propose que nous marquions une courte pause,
27:42 et dans un instant, je vous poserai la question,
27:45 la France doit-elle suivre le modèle allemand ?
27:48 Non, pas en abandonnant le nucléaire,
27:50 nous avons vu ce que cela peut donner.
27:52 Sur une autre question, est-ce que la France
27:55 doit légaliser le cannabis ?
27:56 C'est le cas en Allemagne, et certains se disent,
27:59 pourquoi pas en France ?
28:01 Nous avons un capitaine de gendarmerie
28:03 qui connaît le terrain, les dégâts de la consommation de drogue,
28:06 les conséquences des points de deal.
28:09 Nous en parlons dans un instant. Restez avec nous.
28:11 Bienvenue, sur C News, le meilleur de l'info.
28:18 Cela se poursuit avec nos invités,
28:20 Marc Rolland, capitaine de gendarmerie,
28:22 porte-parole de l'association Gendarmes et Citoyens,
28:25 nous accompagne ce soir, comme Mathieu Hoque et Thomas Bonnet.
28:29 Je vous pose la question, à présent,
28:31 la France doit-elle suivre le modèle allemand ?
28:34 Pourquoi ? Depuis aujourd'hui,
28:36 il est légal de posséder, de cultiver, de consommer du cannabis
28:39 en Allemagne pour les personnes de plus de 18 ans.
28:42 Et une mesure, vous allez le voir,
28:44 qui donne des idées à la mairie de Strasbourg,
28:47 ville frontière, donc, avec l'Allemagne,
28:50 puisque le maire de la ville veut à son tour
28:52 tenter une expérimentation locale.
28:54 Les élus de l'opposition sont vende-boues
28:57 à leurs bonnes ou mauvaises idées.
28:59 On regarde ce sujet de Marine Sabourin.
29:01 Nous nous interrogeons ensuite.
29:04 -L'autorisation de cultiver et consommer du cannabis récréatif
29:08 en Allemagne doit nourrir une réflexion,
29:10 selon la maire écologiste de Strasbourg.
29:12 Jeanne Barséguian souhaiterait s'inspirer du modèle allemand
29:16 dans sa ville, c'est-à-dire autoriser la culture
29:19 jusqu'à 3 plans pour son propre usage et la consommation
29:22 de cannabis séchée jusqu'à 50 grammes par mois
29:25 auprès d'associations. Néanmoins, cette décision n'est pas
29:28 du ressort des communes. La municipalité espère donc
29:31 un soutien national, mais compte aussi s'appuyer
29:34 sur le traité d'Aix-la-Chapelle, qui autorise des dérogations
29:38 pour la réalisation de projets transfrontaliers,
29:40 notamment en matière sanitaire. En tout cas,
29:43 du côté de l'opposition de Strasbourg,
29:45 la décision fait grincer des dents.
29:47 Les élus de l'Union de la droite et du Centre réagissent.
29:51 -Un des rares projets transfrontaliers
29:53 proposés par la maire de Strasbourg est l'autorisation
29:56 de la culture du cannabis. Cela est assez symptomatique
30:00 pour les Franco-Allemands et Européens.
30:02 -L'expérimentation souhaitée par la mairie écologiste
30:05 est, selon eux, un signal de tolérance,
30:08 voire de mensuétude face aux dealers de cannabis.
30:10 Pour rappel, la France est le 1er pays consommateur
30:13 de cannabis d'Europe. Un Français sur deux
30:16 en a déjà consommé. 5 millions de Français
30:19 sont des usagers quotidiens.
30:21 -Faut-il légaliser le cannabis ?
30:23 Avant d'entendre vos avis respectifs,
30:25 peut-être, Thomas Bonnet, on peut rappeler
30:28 que c'est un sujet récurrent en France,
30:30 notamment au moment des élections.
30:32 Emmanuel Macron s'était exprimé sur le sujet, me semble-t-il.
30:35 -Oui, c'était en 2016.
30:37 Celui qui était alors le candidat à l'élection présidentielle
30:40 avait dit qu'il n'était pas contre la légalisation du cannabis
30:44 en disant qu'il fallait travailler sur la question.
30:47 Il mettait en avant l'échec que l'on pouvait constater
30:50 de la part des magistrats pour apporter une réponse pénale
30:53 à ce phénomène de la consommation du cannabis.
30:56 On a vu ensuite le chef de l'Etat changer d'avis
30:59 car aujourd'hui, ce n'est plus à l'ordre du jour.
31:02 C'est un débat assez récurrent.
31:04 Il y a plus longtemps, il y a 10 ans,
31:06 il y avait le maire de Sevran qui avait fait un ouvrage
31:09 pour lui aussi appeler à légaliser le cannabis.
31:12 A l'époque, il y avait eu un grand débat national
31:14 et à chaque fois, les mêmes arguments s'opposent.
31:17 La différence, cette fois-ci,
31:19 c'est que nous avons un voisin très proche
31:22 qui va expérimenter à nos frontières cette légalisation.
31:25 Ça va nous donner à nous l'occasion de voir
31:27 quelles sont les conséquences en Allemagne.
31:30 Pour répondre à la maire de Strasbourg,
31:32 je ne crois pas qu'on puisse expérimenter
31:35 à l'échelle locale, d'une ville.
31:37 La légalisation, ça poserait un tas de problèmes
31:40 en termes d'organisation du territoire.
31:42 Ce serait compliqué à mettre en oeuvre,
31:44 d'autant plus que l'idéologie de cette maire écologiste
31:48 aurait des répercussions néfastes pour ce véritable phénomène
31:52 et ce véritable débat qu'il faut avoir à l'échelle nationale,
31:55 à la fin de la ville.
31:56 -Un débat a eu lieu sur notre antenne.
31:59 Je vous propose d'écouter 2 réactions,
32:01 celle du policier Jean-Christophe Couville
32:03 et celle du criminologue Xavier Roffert.
32:06 -Il y a des fumeurs occasionnels,
32:08 mais il y a aussi les vrais chiteux,
32:10 c'est-à-dire ceux qui sont dans le cannabis,
32:13 qui fument 10 à 15 joints par jour.
32:15 Je peux vous dire que eux, c'est un vrai problème.
32:18 Ils sont en dehors de la société,
32:20 il y a un repli sur soi.
32:21 Ce qui m'inquiète, ce n'est pas les 68 arretardés,
32:24 vous aviez à New York une boutique légale
32:27 et 1 400 qui étaient complètement clandestines et factices,
32:30 mais ressemblant exactement aux autres.
32:32 Aujourd'hui, à New York,
32:34 quand vous tapez sur votre petite application
32:36 "je cherche une boutique de cannabis",
32:39 ça vous en désigne 600, elles sont toutes illégales.
32:42 Voilà, le bazar, c'est ça.
32:43 -Alors, nous le comprenons bien,
32:46 2 problématiques, le volet sanitaire,
32:48 ce drogué exclut de la société,
32:50 nous sommes tous capables de le comprendre,
32:53 mais vous légalisez le trafic,
32:54 il s'arrêtera à en croire Xavier Hofer,
32:57 qui faisait référence à New York.
32:59 Capitaine Marc Rolland,
33:00 l'idée de légaliser le cannabis,
33:03 on entend beaucoup cet argument-là,
33:05 eh bien, cela permettrait d'endiguer
33:07 les trafics de drogue.
33:09 Vous, avec votre regard de gendarme,
33:11 de force de l'ordre, qu'est-ce que vous en pensez ?
33:14 -Juste pour me dire ce propos de votre invité,
33:17 Strasbourg est tellement proche de Kiel, en Allemagne,
33:20 que lorsqu'on prend la ligne de transport
33:23 et qu'on prend la ligne D du tram,
33:25 en Allemagne, ça sort de côte.
33:26 -Des Français pourront consommer en Allemagne ?
33:29 -Pour autant, en France,
33:31 le peuple français est souverain
33:33 en ce qui concerne sa politique répressive,
33:35 et pour l'heure, il y a quand même
33:38 deux textes fondateurs sur la gestion
33:40 du risque stupéfiant, le code pénal
33:42 qui réprime les infractions liées
33:44 au trafic de stupéfiants,
33:46 et surtout, et c'est important de le rappeler,
33:48 le code de la santé publique pour les usagers,
33:51 ce qui rappelle bien qu'il y a un risque sanitaire,
33:54 un risque sanitaire qui est réprimé en cas d'usage,
33:57 pas une peine d'amende.
33:58 Aujourd'hui, on est dans un système
34:00 de forfaitisation de l'usage de produits stupéfiants,
34:03 avec un amende forfaitaire délictuelle à 200 euros,
34:06 parce qu'on s'est rendu compte
34:08 qu'il y avait une délinquance de masse
34:10 et que la procédure écrite avait trouvé ses limites,
34:13 et qu'aujourd'hui, on était passé
34:15 à un système de verbalisation systématique et automatique.
34:18 -Vous, qui êtes, ou qui avez été,
34:21 donc qui avez des camarades régulièrement
34:23 en face de jeunes consommateurs,
34:25 souvent de jeunes dealers, de jeunes consommateurs,
34:28 effectivement, cela vous semble un danger
34:30 pour notre jeunesse ?
34:31 Jean-Christophe Couville soulignait.
34:33 -Le vrai danger, on le remarque déjà sur la route.
34:36 Un usager de produits stupéfiants,
34:38 bien souvent, il est salarié,
34:40 bien souvent, il a besoin de conduire, de bouger
34:42 pour se rendre au travail, faire des courses,
34:45 et on se rend compte que la part d'addictologie
34:48 en sus de l'alcool
34:49 représente des séquences aggravantes
34:51 en cas d'accident de la route.
34:53 C'est dramatique d'annoncer aux parents
34:55 que votre enfant est mis en cause d'un accident corporel
34:58 ou un accident mortel,
34:59 et que sa responsabilité est augmentée
35:02 par l'usage récent de produits stupéfiants
35:05 identifiés lors de la prise de sang.
35:07 -C'est important, Mathieu,
35:08 est-ce que, finalement, légaliser le cannabis,
35:11 cela pourrait résoudre le problème des trafiquants de drogue ?
35:15 Est-ce que ça pourrait endiguer ces trafics ?
35:18 -Absolument pas, visiblement.
35:20 -On a travaillé sur cette question
35:22 dans notre cercle de réflexion.
35:24 Il y a plusieurs éléments à avoir en tête.
35:26 Le premier point, c'est que,
35:28 quand on regarde l'histoire des empires,
35:30 ils déclinent quand la consommation de drogue
35:33 est très importante, comme c'est le cas
35:35 sur l'empire romain d'Occident,
35:36 ou même plus récemment sur l'empire chinois,
35:39 qui s'est effondré à cause des guerres de l'opium.
35:42 C'est le premier élément.
35:43 C'est pour ça qu'on appelle à lutter
35:45 contre les trafiquants et les consommateurs,
35:48 avec un volet répressif sur les trafiquants
35:50 et un volet de contravention plus importante sur les consommateurs.
35:54 On a travaillé sur les différents modèles.
35:57 On n'a pas besoin d'attendre ce que va faire l'Allemagne
36:00 pour avoir des premiers exemples.
36:02 On a l'exemple des Pays-Bas,
36:03 et on a l'exemple du Québec, d'autre part.
36:06 Quand on voit ces exemples-là,
36:08 on voit qu'il y a trois arguments
36:10 qui justifient d'être contre la légalisation.
36:12 Le premier fait augmenter la consommation.
36:15 Or, la France est le premier consommateur de drogue,
36:18 de cannabis et d'autres drogues dures.
36:20 Le deuxième élément, c'est que ça augmente le risque
36:23 de consommer plus jeune.
36:24 On sait qu'il y a des risques psychosociaux
36:27 lorsqu'on fume du cannabis avant 15 ans,
36:29 et on voit que ça fait diminuer l'âge du premier joint de cannabis.
36:33 Le troisième argument, et je terminerai dessus,
36:35 c'est la question des trafics de drogue,
36:37 qui ne sont pas enrayés,
36:39 puisque le trafic de cannabis n'est pas le seul dans les quartiers.
36:43 Il y a d'autres trafics de drogue, la plus dure,
36:45 mais c'est tout le reste de l'économie informelle.
36:48 Les narcotrafiquants vont utiliser d'autres événements
36:51 pour gagner de l'argent et continuer à lutter contre la police.
36:55 -Le débat n'est pas terminé, il a commencé il y a quelques années,
36:58 et il va continuer.
36:59 Nous arrivons au terme de cette émission,
37:02 mais avant, nous sommes,
37:03 cela ne vous a pas échappé, le 1er avril,
37:06 c'est le jour du fameux poisson d'avril.
37:08 Toute la journée, on a pu lire sur les réseaux sociaux
37:11 des blagues plus ou moins drôles.
37:13 Ce matin, dans l'heure des pros,
37:15 Pascal Praud a déniché des poissons d'avril
37:18 diffusés jadis à la télévision.
37:20 Regardez.
37:21 -Je suis allé sur l'INA et j'ai vu des poissons d'avril
37:26 dans l'histoire de la télé,
37:27 où il y avait plus de naïveté qu'aujourd'hui.
37:30 -Est-ce vraie, cette grande nouvelle ?
37:32 -Nous allons déplacer la tour Eiffel.
37:34 -Il compte faire un stade municipal d'environ 100 000 personnes.
37:38 -Juste à notre emplacement.
37:39 -M. Giscard d'Estaing a perdu le chien Labrador,
37:42 le cadeau de la reine d'Angleterre.
37:44 Il s'appelle Sandringham.
37:46 Il a été perdu hier après-midi du côté du bois de Boulogne.
37:49 Le chef de l'Etat est très attaché à l'animal.
37:51 Il promet une bonne récompense à celui qui l'aidera à le retrouver.
37:55 -Pour terminer, le meilleur dans la fousse,
37:57 c'est vrai que Thomas Bonnet, certes un peu naïf,
38:00 mais finalement bon esprit par rapport à ce qu'on a pu lire.
38:03 -Ca fait du bien de voir cette image-là.
38:06 Aujourd'hui, le flot d'informations est tel
38:08 qu'on a du mal à démêler le vrai du faux.
38:10 Si on la remettait en question,
38:12 on voit qu'il y avait une fiabilité différente.
38:15 -Marc Roland, un grand merci.
38:16 Mathieu Hock, Thomas Bonnet, merci beaucoup.
38:19 L'actualité continue sur CNews à 22h.
38:23 Un point complet sur l'actualité, ce sera avec Maureen Vidal
38:26 et puis Julien Pasquet pour Soir Info.
38:30 Excellente soirée sur notre antenne.
38:32 Un grand merci à toutes les équipes techniques.
38:35 ...