Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la fusillade à Rennes dans la nuit de samedi 9 à dimanche 10 mars avec des armes de guerre. Face à la montée de violence sur fond de trafic de drogue, le syndicat de police Alliance demande le classement de la ville en zone difficile.
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00:00 - Rennes ? On parle de Rennes justement, je crois qu'on est avec Frédéric Gallet qui est policier,
00:03 représentant d'Allianz. Bonjour monsieur !
00:06 - Bonjour !
00:08 - Et merci d'être avec nous, puisque ce qui s'est passé à Rennes dans la nuit de samedi à dimanche
00:15 est quand même effrayant. Deux personnes ont été blessées, l'une grièvement, lors d'une fusillade
00:19 survenue dans la nuit de samedi à dimanche. C'est une fusillade qui est liée à un contexte d'affrontement
00:24 entre bandes rivales pour le contrôle d'un point de deal. Et on a vu des gens échanger des coups de feu
00:30 pendant plus d'une heure, entre 1h56 et 3h03 du matin, des coups de feu à ce qu'on appelle l'arme longue,
00:36 tirée de manière sporadique, parfois en rafale. Alors d'abord, quels sont, monsieur Gallet, les personnes
00:43 qui ont été blessées d'une grièvement et dans quel état sont-elles aujourd'hui ?
00:48 - Les personnes qui étaient blessées ont été conduites à l'hôpital et pour l'hôpital qui était juste à côté.
00:59 Qui étaient-elles ? Des personnes qui étaient présentes au moment des échanges de coups de feu sur les lieux
01:06 au niveau de la place du Bannat. Des personnes qui sont connues. Il y a une personne qui est née en 2000
01:16 et une personne qui est née en 1994. Ce ne sont pas forcément des personnes jeunes qu'on voit facilement
01:27 sur les trafics ou sur les plans de deal comme sur cette place.
01:31 - Mais ce sont des personnes qui étaient liées à cet affrontement entre, je ne sais pas comment dire, deux bandes rivales ?
01:40 - L'enquête est en cours pour l'instant. Elles ont été présentées en tant que victimes.
01:47 Ils sont mis en cause. Il y en a un qui a été placé en garde à vue et pris en surveillance à l'hôpital.
01:55 L'enquête est en cours sur les deux personnes blessées et sur les auteurs qui étaient sur place.
02:02 - Ce qui nous fait peur évidemment, c'est cette fusillade à Rennes. Alors quand je dis que ça nous fait peur,
02:08 on fait le rapprochement avec ce qui se passe à Marseille également. J'ai dans l'oreille ce que disait le procureur l'autre jour,
02:13 M. Besson, il disait "on a perdu la bataille et on a ce sentiment d'une violence extrême qui arrive dans des villes moyennes comme Rennes
02:21 et qui est liée toujours à la même chose, la drogue". Et là on se dit "mais qu'est-ce qu'il faut faire ?"
02:25 Est-ce que c'est la réponse pénale selon vous qui n'est pas adéquate ?
02:30 Même si le policier que vous êtes a forcément un devoir de réserve sur ces sujets-là ?
02:35 - La réponse pénale, je ne vais pas trahir de secret en disant que voilà à notre niveau, au niveau du syndicat Alliance,
02:43 on a toujours réclamé des sanctions à la hauteur et on s'est souvent, bien souvent, offusqué de certains résultats de justice
02:58 par rapport à ces violences, ces violences sur les collègues en particulier, où on estime que les peines énoncées ne sont pas à la hauteur de l'infraction et de la violence.
03:12 - Merci Frédéric Gallet de ce témoignage. Je rappelle que vous êtes policier et membre d'Alliance, du syndicat Alliance.
03:22 C'est vrai que les contrôles du point de deal aujourd'hui sont soumis parfois à des affrontements entre bandes rivales qui veulent manifestement récupérer ce point de deal.
03:33 C'était une opération de sécurisation qui a été conduite sur place par la police nationale avec l'appui de l'antenne du RAID quand même dans la nuit de samedi et dimanche.
03:40 Et de ce qu'on appelle la PSIG, qui est la gendarmerie de Rennes, a précisé le parquet et suite à ces événements,
03:46 le préfet dit l'évidence à renforcer la sécurité dans le quartier du Blône à Rennes.
03:51 Une présence continue des forces de l'ordre est assurée avec l'arrivée de la CRS 8, prenant le relais de la CRS 82,
03:57 déployée toute la nuit à annoncer la préfecture, le syndicat de policiers Alliance, donc déplore de véritables scènes de guerre.