Dans son dernier rapport, publié trois mois avant la COP28, l’ONU l’affirme « l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles est un des élements indispensables d’une transition énergétique juste vers des émissions nettes nulles ». Mais cela est-il possible lors d’une COP organisée dans le 7e plus gros pays producteur de pétrole, les Emirats arabes unis ?
Les doutes planent notamment depuis les dernières révélations de la BBC, lundi 27 septembre, qui estime que le président de ce sommet, Sultan Al-Jaber, par ailleurs président de la principale compagnie pétrolière du pays, Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), a utilisé sa fonction pour tenter de nouer de nouveaux accords commerciaux dans le domaine de l’énergie.
Les doutes planent notamment depuis les dernières révélations de la BBC, lundi 27 septembre, qui estime que le président de ce sommet, Sultan Al-Jaber, par ailleurs président de la principale compagnie pétrolière du pays, Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc), a utilisé sa fonction pour tenter de nouer de nouveaux accords commerciaux dans le domaine de l’énergie.
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00:00 Nous devons chercher des moyens pour assurer l'inclusion du rôle des fossiles.
00:07 Nous avons collectivement le pouvoir de faire quelque chose d'imprécis.
00:14 En fait, nous n'avons aucune choix.
00:17 C'est dit, cette année la COP28 est celle où l'on évoquera les énergies fossiles.
00:22 Il faut dire qu'elles sont à l'origine de 86% des émissions de gaz à effet de serre
00:28 et donc du dérèglement climatique.
00:31 Dans un rapport publié le 8 septembre 2023,
00:34 l'ONU évoque l'élimination progressive de tous les combustibles fossiles
00:38 comme une étape indispensable.
00:42 Oui, mais un tel accord peut-il survenir lors d'une COP organisée aux Émirats Arabes Unis,
00:47 septième plus gros pays producteur de pétrole ?
00:50 Moins sûr.
00:56 Cet homme, c'est le président de la COP28.
00:59 Il s'appelle Sultan Ahmed Al-Jaber, c'est le ministre de l'Industrie aux Émirats Arabes Unis.
01:05 Mais il est aussi le directeur de la principale compagnie pétrolière du pays.
01:11 Cette situation est inédite.
01:13 C'est la première fois que le président d'un groupe pétrolier
01:16 et plus largement d'une entreprise exerce cette responsabilité lors d'une COP.
01:21 Pour plusieurs ONG, c'est un mauvais signal envoyé.
01:24 J'ai un peu l'impression d'avoir une tumeur qui va m'expliquer
01:27 comment elle va faire partie de la solution du cancer du poumon.
01:30 Donc c'est dingue.
01:32 D'autant plus que l'entreprise pétrolière émiratie de Sultan Al-Jaber
01:36 est loin d'aller dans le sens de la réduction des énergies fossiles.
01:39 Quelques mois avant cette COP28,
01:42 l'entreprise annonçait l'augmentation de 25% de sa production de pétrole d'ici à 2027.
01:48 Et lors de précédentes prises de parole,
01:50 l'homme défendait par exemple une transition énergétique réaliste
01:54 qui ne se désinvestisse pas trop tôt des fossiles,
01:57 notamment car, selon lui, la demande est encore trop forte.
02:00 Et quant aux accusations de conflit d'intérêts,
02:16 les craintes se sont renforcées trois jours avant le début de la COP,
02:19 après les révélations de la BBC.
02:22 Les documents récupérés montrent que le sultan Al-Jaber voulait profiter de la conférence
02:28 pour permettre à son entreprise pétrolière de conclure de nouveaux accords.
02:32 Des accusations niées par le principal concerné.
02:36 Malgré les critiques, le sultan Al-Jaber annonce vouloir des avancées concrètes
02:42 lors de cette COP pour répondre à l'urgence du moment,
02:45 notamment sur les énergies fossiles.
02:47 Pour éviter les émissions de tous les secteurs,
02:51 y compris la transportation, l'agriculture, l'industrie lourde,
02:57 et bien sûr les fossiles,
03:01 en investissant dans des technologies pour éviter toutes les alternatives à la carbone zéro.
03:10 Lorsqu'il évoque des technologies,
03:12 il parle notamment des solutions de captage et de stockage du CO2.
03:16 Une technologie qu'expérimente son entreprise pétrolière.
03:20 Mais la DNOC n'est pas la seule à compter sur ces technologies.
03:35 D'autres compagnies pétrolières telles qu'Oxy et Chevron
03:38 font également reposer leurs promesses de neutralité carbone dessus.
03:42 Pourtant, elles sont controversées.
03:45 Selon l'Agence internationale de l'énergie,
03:47 elles sont essentielles mais coûteuses et pas encore mises en place à grande échelle.
03:52 Le Haut conseil au climat, lui, les évoque comme une solution de dernier recours,
03:57 permettant d'atteindre la neutralité tout gaz à effet de serre en 2050.
04:01 Il y a toujours quelque chose d'un peu trouble, la baisse des émissions.
04:05 Ça peut vouloir dire qu'on continue à exploiter le pétrole
04:08 avec des systèmes de captage de carbone qui ne sont pas encore au point du tout.
04:11 Lors de cette COP28, plus de 250 représentants officiels de compagnies pétrolières sont attendus,
04:18 ainsi que de nombreux lobbyistes.
04:21 En 2022 en Égypte, selon les calculs de trois ONG,
04:25 636 personnes y défendaient les intérêts d'entreprises intervenant dans le charbon, le pétrole et le gaz.
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