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MusiqueTranscription
00:00 Bonjour, Kambini.
00:01 Voici Pat.
00:02 Voici Dave.
00:03 Et nous sommes Chroméo.
00:04 Eux, c'est Chroméo, un duo canadien qui ne jure que par la funk.
00:07 Funk never dies.
00:08 On a parlé musique.
00:14 C'est Chroméo, c'est de l'électro-funk romantique.
00:16 Non, c'était pas ringard, c'était genre, c'était incompris, genre.
00:18 Et des restas qu'ils ont croisés dans leur carrière.
00:20 Il y avait Beyoncé en studio.
00:21 On a travaillé avec DJ Mehdi, I Am Somebody, tous ces titres sur Headbanger au début dans
00:25 cette mouvance-là.
00:26 Le duo s'est rencontré au lycée à Montréal.
00:28 En seconde, j'avais un ami qui jouait, qui était français, qui jouait de la batterie
00:33 et qui nous a approchés tous les deux en même temps.
00:35 Il nous a recrutés.
00:36 Mais après ça, on a viré l'ami, on a viré le français et on s'est mis en duo.
00:39 En fait, on connaissait pas du tout la funk parce que Pat, il est d'origine libanaise
00:45 et moi, je suis, ma mère est marocaine, mon père est canadien.
00:49 Donc, c'est pas comme si nos parents écoutaient de la funk.
00:50 Et il n'y a pas vraiment une tradition funk au Canada.
00:52 On a découvert la funk avec Je Danse Le Mia.
00:56 Alors, tous les disques qui mentionnent dans Je Danse Le Mia, on est allés les découvrir
01:00 et notre ami français avait des cassettes de Radio Nova et c'est comme ça qu'on a
01:04 découvert la funk.
01:05 Donc, la funk pour nous, ça n'avait pas un côté genre old school ringard parce qu'on
01:09 pensait que c'était la musique du moment, comme on venait de le découvrir.
01:12 C'était les samples du rap, surtout, beaucoup de rap français, on écoutait aussi.
01:16 Donc, ça n'avait jamais un côté old school pour nous.
01:18 Après, de fil en aiguille, on s'est mis à apprendre à produire, à apprendre à utiliser
01:22 des samplers, des drum machines, tout ça.
01:25 On a fait plein de styles et genre au début des années 2000, on a décidé de former
01:29 un nouveau projet, un duo.
01:31 Et c'est comme ça que Chroméo est né.
01:33 Mais ils ne se sont pas lancés à 100% tout de suite.
01:35 Non, on ne s'est pas produit, on s'est même pas mis en oeuvre.
01:37 Je jouais de la guitare, Pat était bassiste, puis on était genre des mini branleurs de
01:42 lycée.
01:43 On était des ados.
01:44 On découvrait les instruments.
01:45 Moi, je découvrais la musique parce que j'ai commencé avec le rap, moi.
01:51 On allait acheter les disques ensemble.
01:53 On choisissait les disques avec genre les plus gros afros ou genre les meilleurs saps,
01:58 genre polyester ou genre des trucs fous parce qu'on ne connaissait pas les groupes.
02:01 Donc, on achetait genre les têtes les plus folles.
02:03 Et comme c'était des disques à un dollar, en fait, parce que personne ne les voulait.
02:07 Et là, on avait plein de disques, on les découvrait.
02:09 Et comme on disait tout à l'heure, ça n'avait aucun côté ringard ou rétro, même que
02:14 ça avait plutôt l'air d'être la musique du futur parce que Booty, tous ces gens-là,
02:18 ils avaient l'air en fait d'être dans le futur, pas dans le passé.
02:21 La talkbox, les voix, les robots, les sons de batterie.
02:24 Donc, en fait, on avait un regard très candide sur ce genre de musique et c'est pour ça
02:32 qu'on s'est lancé là-dedans.
02:34 Pat était comptable et moi, j'étais doctorant en littérature française.
02:38 Et donc, j'allais à Columbia et j'enseignais là-bas et aussi à Barnard qui était un
02:42 collège de filles.
02:43 Donc, c'était assez rigolo.
02:45 Et en fait, on faisait déjà de la musique.
02:46 Nos trois premiers albums étaient…
02:47 Il y avait des étudiants qui venaient au show.
02:49 La plupart, mais je m'en rendais mal compte.
02:51 Un peu avant ça, en fait, j'ai eu une bourse pour faire deux ans à Normal Sup.
02:55 Donc, j'ai déménagé à Paris.
02:57 Mais Pat venait beaucoup.
02:58 C'est pendant que j'étais ici qu'on a fait l'album Fancy Footwork et qu'on
03:01 a travaillé avec DJ Mehdi, I Am Somebody, tous ces titres sur Red Banger au début dans
03:05 cette mouvance-là.
03:06 Et c'est là qu'on a rencontré Philippe Zdar de Cassius, le Rest In Peace, et qu'il
03:10 a mixé deux de nos albums.
03:12 Donc, l'espèce de lien avec la France, c'est là qu'il s'est fait en fait.
03:14 Chroméo a bossé avec Solange Knowles.
03:16 Je crois qu'on est les premiers à avoir mis Solange sur un morceau.
03:18 Parce qu'on a deux morceaux avec Solange.
03:20 Le premier, c'était en 2010, sur un morceau qui s'appelle When the Night Falls, qui est
03:24 sorti en single, mais c'était pas un des morceaux.
03:26 Sur cet album-là, c'était vraiment un night by night, qui était le single le plus
03:29 connu entre guillemets.
03:30 Mais on avait déjà Solange sur cet album-là.
03:31 C'était mon frère, il s'appelle A-Track, il est aussi musicien.
03:34 Et donc, il s'était lié d'amitié avec elle.
03:37 On lui a proposé de faire un morceau, et that's it.
03:39 La première fois, quand on a fait When the Night Falls, il y avait Beyoncé en studio.
03:44 Mais elle nous a pas laissé rentrer quand elle enregistrait.
03:46 Mais il y avait Beyoncé à la cool, assise comme ça avec elle.
03:49 Et le duo a aussi bossé avec French Montana.
03:51 Ça aussi, c'est un ami de mon frère.
03:52 Et il y a un truc assez drôle, parce que déjà, il parle un peu français.
03:55 Mais ce qui est vraiment drôle, c'est qu'il sait que mon frère est moitié marocain.
03:59 Nous, on est juifs marocains.
04:00 Et lui, je crois pas qu'il sait que ça existe, en fait.
04:04 Et donc, il pense que mon frère est musulman.
04:07 Ce qui est vraiment adorable, parce qu'à chaque fois, il lui fait genre "Yo A-Track,
04:09 tu fais le Ramadan cette année ? C'est bien, tu fais le Ramadan, right ?"
04:12 Et mon frère, il veut pas lui révéler.
04:13 Donc Alain fait genre "Yeah, no doubt, dude.
04:16 Of course, bro, yeah."
04:17 Donc, c'est trop tard.
04:19 À chaque fois, il fait genre "Yo, Ramadan coming up, bro.
04:22 Yeah, yeah, no doubt.
04:23 My Moroccan brother.
04:24 Yeah, yeah, yeah."
04:25 Donc il lui a dit de faire un morceau pour nous et ça s'est fait.
04:27 On l'a rencontré, il était sur le clip et tout.
04:29 Le gars est vraiment cool.
04:30 Au début, le duo a galéré à faire kiffer leur musique.
04:33 Quand on commençait, les gens nous trouvaient naze.
04:35 Surtout à l'époque indie, parce qu'on a vraiment commencé dans les années indie-rock.
04:39 Tu parlais des Strokes.
04:40 Genre nous, on commençait à nos débuts en 2004-2005.
04:43 Je peux te dire que la funk, il la trouvait pas très drôle.
04:45 C'était pas ringard.
04:46 C'était genre "Qu'est-ce que vous foutez ?"
04:47 C'était incompris.
04:49 C'est parce que c'était encore les restes du genre la musique qui joue dans les mariages.
04:55 Ouais, c'était parmi les vins.
04:58 C'était trop proche de l'ère du funk.
05:01 En France, il y a une tradition de funk.
05:03 En France, tout le monde s'en prend tout.
05:05 Pas en France.
05:06 Ailleurs, c'était un peu cringe.
05:09 Et aujourd'hui, il nous explique pourquoi il faut absolument écouter du funk.
05:12 La musique des 5-6 dernières années était tellement triste et déprimante,
05:16 que je crois qu'il y a une contre-réaction qui se fait.
05:19 Et là, genre, tu veux t'amuser.
05:22 Parce que la vague Drake, qui est excellente,
05:25 mais la vague du premier Drake et de la musique un peu Soundcloud,
05:28 c'était quand même assez Mossad.
05:30 Le Xanax Rap.
05:31 Onirico Xanax Mossad.
05:34 Il y a eu une réaction.
05:36 Et c'est là qu'il y a les gros morceaux de disco-pop qui sortent et qui sont en réaction.
05:40 Il y a des couches.
05:42 Si tu es quelqu'un qui étudie la théorie de musique, le jazz,
05:45 tu y trouves quelque chose.
05:47 Et si tu es juste en mode soirée, nana, tu y trouves pas.
05:50 Si tu es bourré et que tu veux danser, tu trouves ton kiff aussi.
05:52 C'est ça.
05:53 C'est une des seules musiques qui fonctionne à plusieurs niveaux comme ça.
05:55 *musique*
05:56 Colmini ! Colmini ! Colmini !