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00:00 Je suis Ulysse.
00:02 On part traverser les mers et les océans.
00:05 Le voyage sera long et difficile.
00:07 Je le sais.
00:09 Largue les amarres, partons.
00:11 La maîtresse, l'autre jour, nous a appris qu'il y avait des mers bleues,
00:25 vertes,
00:26 et blanches.
00:28 Des mers bleues, vertes, rouges, blanches, noires,
00:32 des mers arctiques, des mers artistiques.
00:36 Tu vois Alma, ce sont des proliférations des phytoplanktons ou des cyanobactéries
00:43 qui expliquent en grand partie les couleurs magnifiques et variées des océans.
00:48 C'est ça le plancton ?
00:52 Oui.
01:06 L'océan abrite une vaste communauté d'organismes vivants
01:10 qui flottent et dérivent au gré des courants.
01:13 Le plancton.
01:15 Invisible à l'œil nu,
01:17 c'est formé d'organismes microscopiques, unicellulaires,
01:21 mais aussi pluricellulaires.
01:24 Les organismes qui composent le plancton
01:28 interagissent entre parasitisme et symbiose,
01:33 sans la règle.
01:35 Aujourd'hui, nous ne parlerons que des plus petits,
01:40 des l'infiniment petit du phytoplankton.
01:44 Le plancton végétal.
01:46 Les coccolithophoridés font partie du phytoplankton calcaire
01:50 et ils sont tellement minuscules,
01:53 10 à 100 fois plus petits qu'une diatomée.
01:56 Comme leur nom l'indique, ils fabriquent les coccolithes,
02:00 des véritables boucliers en carbonate de calcium
02:03 qui entourent la cellule, presque comme une armure.
02:08 Vous connaissez les palaises d'Etrotar ?
02:11 Elles sont formées grâce à l'accumulation de milliards et de milliards de coccolithes.
02:15 La pompe biologique océanique est donc une puissante machinerie
02:19 qui séquestre petit à petit le CO2 de l'atmosphère au fond de l'océan
02:23 et contribue ainsi à la régulation du climat.
02:26 L'acidification des océans a tué déjà des quantités d'organismes marins.
02:31 C'est très compliqué, mais comme en plus la terre se réchauffe et l'océan s'acidifie...
02:36 Oui, on dit aussi que l'océan va bientôt déborder.
02:41 [Musique]
02:44 On pourrait peut-être parler de biomimétisme ?
02:57 Oui, on va parler de biomimétisme, c'est un truc super !
03:00 Le biomimétisme, c'est quand tu t'inspires de certains modèles naturels,
03:05 par exemple ici ça va être le plancton, pour créer des modèles économiques et sociétaux.
03:09 Le plancton, c'est un peu comme le concept de la décroissance.
03:12 Oui, je pense que dans les années à venir, il faut quand même qu'on se convertisse à une certaine croissance limitée.
03:17 Le bloom des diatomées finit chaque été, donc s'autorégule.
03:21 Mais la fin d'un bloom, ce n'est pas la fin d'une population, c'est juste la fin d'une croissance illimitée.
03:25 Il y a d'autres possibilités, comme cultiver l'effet positif de l'homéostasie et de la résilience.
03:31 Waouh ! Homéostasie, résilience... Très compliqués ces mots !
03:35 Comment devenir résilient ?
03:37 Tout d'abord, et comme l'ont si bien répété tous les présidents de la COP26 à Glasgow au début du mois, en s'adaptant.
03:43 Mais s'adapter n'est pas facile, cela prend beaucoup de temps, des années, des siècles.
03:48 Comme l'avait proposé déjà Darwin, l'intelligence est la capacité de s'adapter.
03:54 On va donc s'adapter.
03:56 Et sacré Darwin, il a aussi prévu dans sa théorie de l'adaptation
04:01 que ça ne sera pas forcément les plus grands et les plus forts qui survivront.
04:05 La première chose que nous avons appris et qu'il faut retenir, c'est que tous les organismes vivants fonctionnent avec un principe de base
04:12 qui est celui de préférer les mécanismes qui demandent, qui ont besoin de moins d'énergie.
04:18 C'est pareil pour nous.
04:20 Mais bien sûr, c'est peut-être notre paresse la plus belle démonstration que c'est aussi pareil pour nous.
04:27 Être paresseux, ça me plaît. Mais ce serait quelque chose de bien ?
04:31 En gros, Ulysse, ce que je veux dire, c'est que quand consommer beaucoup d'énergie, ça nous demande beaucoup d'efforts.
04:38 Je pense qu'on va faire confiance à notre paresse.
04:41 Enfin, je l'espère, on va s'y mettre beaucoup plus facilement que nous le croyons à ne plus gaspiller toute l'énergie de notre planète.
04:48 Nous avons oublié quelque chose de fondamental, c'est que nous faisons partie de cet ensemble des êtres vivants.
04:55 Quelque chose qu'un scientifique russe, il s'appelle Bernaski, il a lancé le concept de biosphère.
05:02 Veux-tu dire que nous sommes la nature ?
05:04 Ma belle nature, mon grand.
05:06 Que font les plus opportunistes des algues lorsqu'il n'y a plus de nutriments en grande quantité puisqu'elles sont gourmandes ?
05:12 Très gourmandes !
05:13 Tellement gourmandes qu'elles peuvent facilement devenir obèses.
05:15 Et qu'est-ce qu'elles font lorsqu'il n'y a plus à manger ?
05:17 Les diatomées, on le sait aujourd'hui.
05:19 C'est-à-dire que nous en avons des preuves scientifiques concrètes.
05:21 Le bloom des diatomées a commencé à migrer.
05:23 Elles se sont déplacées vers de plus hautes latitudes.
05:25 Et elles s'adaptent ainsi au réchauffement extrême des zones tempérées.
05:29 Rappelle-toi, elles aiment et ont besoin du froid pour construire leurs coquilles protectrices.
05:34 A l'inverse, les micro-organismes les moins opportunistes, c'est-à-dire ayant moins de besoin en nourriture et adaptés aux températures plus chaudes,
05:42 profiteront des niches des grosses et gourmandes diatomées.
05:44 Et que feront les populations où il n'y aura plus à manger ?
05:47 Ces populations pourront faire des symbioses.
05:49 Ce mécanisme que les scientifiques viennent de nous expliquer.
05:52 Ils nous ont montré leurs atouts, nombreux atouts.
05:55 Nous pouvons aussi nous inspirer de la symbiose des co-reconstructeurs de Récif.
05:58 Une des symbioses les plus puissantes et les plus impressionnantes.
06:01 Je crois que peut-être le moment est arrivé pour nous de passer d'être des simples individus
06:07 à créer une société dans laquelle on puisse fabriquer des colonies solidaires.
06:12 En fait, il n'y a pas qu'une seule réponse, mais il va y avoir plusieurs réponses.
06:17 Il va falloir s'adapter à différentes échelles locales, régionales et globales.
06:24 Et en prenant compte de toutes les interactions des écosystèmes planétaires.
06:29 Nous n'avons pas le choix. Nous devons naviguer sur les mêmes bateaux.
06:34 [Musique]
07:03 [Musique]