Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV.
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00:00 La fin du signal.
00:02 Mais oui, cette barre d'immeubles typique de la fin des années 60,
00:06 on est du côté de Sous-Lac-Sur-Mer en Gironde,
00:09 elle est devenue, malgré elle, vous allez voir les images, vous allez les reconnaître forcément,
00:12 elle est devenue malgré elle un lieu emblématique de la montée des eaux liée au dérèglement climatique.
00:17 Regardez la différence en 30 ans, entre 92 et aujourd'hui,
00:21 lors de sa construction, elle était à 200-300 mètres de la plage,
00:24 il fallait passer une dune, il y avait de la végétation,
00:27 aujourd'hui l'immeuble est attaqué par le sable, c'est ce qu'on appelle le recul du trait de côte,
00:32 c'est dû à la montée des eaux, et tout s'est accéléré en 2010,
00:35 plus qu'à 40 mètres de l'eau à cause de la tempête Cynthia,
00:39 tout s'est précipité, et du coup, aujourd'hui, dans une demi-heure,
00:43 va commencer la démolition de cet immeuble,
00:46 le chantier lancé en présence de deux membres du gouvernement,
00:49 Christophe Béchut le ministre, et Bérangère Couillard la secrétaire d'Etat chargée de l'écologie.
00:53 Les bulldozers qui vont s'attaquer en direct à l'édifice,
00:57 qui n'est plus qu'une coquille vide, 3 à 6 semaines de travaux sont prévus,
01:01 vous allez voir peut-être les images tournées par un drone,
01:05 on voit vraiment ce qu'il reste de cette coquille, rien du tout en l'occurrence,
01:09 ces 4 étages qui sont maintenant totalement désaffectés,
01:12 il ne reste rien dans les 78 appartements, il n'y a même plus de fenêtres,
01:15 c'est vraiment un immense squelette de béton que les pelleteuses vont broyer peu à peu.
01:22 Les opérations qui vont avoir lieu, c'est du démantèlement,
01:26 démantèlement de l'ossature que vous voyez, béton, de ce bâtiment,
01:31 il faut savoir qu'en 2019, tout le bâtiment a déjà été déconstruit pour être désamianté,
01:38 donc la phase qui s'ouvre maintenant, c'est la destruction physique,
01:44 le démantèlement physique de l'immeuble,
01:47 on devrait commencer par le mur pignon nord-est du bâtiment.
01:52 Ce qui est sûr, c'est que notamment ces dernières années,
01:55 suite à la déconstruction, au désamiantage,
01:58 le bâtiment était relativement saccagé,
02:02 donc il devenait important de réagir et de supprimer ce bâtiment
02:09 pour éviter des risques d'incendie, des risques pour la sécurité publique.
02:15 Il y avait des squatters, mais ça fait près de 10 ans que plus personne n'habite là officiellement,
02:19 les résidents ont été évacués au moment des tempêtes de 2014.
02:22 Sur décision du Conseil d'État, ça a été une longue bataille,
02:25 pour eux ça a été très dur, évidemment, c'était à cause du risque d'effondrement,
02:28 ça devenait trop dangereux.
02:29 Il y a eu une longue bataille judiciaire pour les copropriétaires,
02:32 finalement ils ont obtenu un dédommagement il y a quelques années
02:35 grâce à l'intervention des parlementaires girondins,
02:37 70% seulement de la valeur d'origine des logements,
02:41 et aujourd'hui c'est tout ce qui reste de cette carcasse.
02:45 Et alors, on ne va pas le remplacer,
02:48 après la démolition il y a une phase de renaturation qui est prévue,
02:53 à l'automne, si tout va bien, l'Office National des Forêts s'occupera de refaire la dune,
02:58 de replanter, parce que là c'est un peu vu comme une verrue ce qui reste de cet immeuble,
03:02 Soulac n'a pas pu le sauver, mais veut préserver les maisons, les commerces à côté,
03:06 c'est pour ça que la Commune, vous allez voir, a installé tout un dispositif
03:10 pour "contenir" la plage.
03:12 Ce que vous pouvez voir, c'est que cette espèce d'arc de cercle va jusque devant le signal,
03:19 c'est la raison pour laquelle devant le signal,
03:21 on est toujours sur la position du trait de côte de 2014,
03:25 on n'a pas eu d'érosion, on a stabilisé les choses,
03:28 et aujourd'hui, ce que nous ont permis de montrer les études,
03:33 et les mesures que l'on fait,
03:37 c'est que si on veut contrôler ou contenir ce risque érosif,
03:41 il faut qu'on gère notre capital de sable.
03:44 Ici, on a une chance, on est dans l'estuaire externe de la Gironde,
03:51 donc on a des sables qui se déplacent de manière circulaire et qui remontent du sud vers le nord,
03:56 donc ce sable-là, la nature nous l'offre, il faut essayer de le capter,
04:02 de le gérer au mieux pour pouvoir stabiliser le trait de côte et limiter l'érosion.
04:08 À la fois protéger les constructions existantes,
04:11 et puis éviter aussi qu'il y ait trop de sable qui les étouffe,
04:14 et cela qui est loin d'être un cas isolé.
04:16 En Nouvelle-Aquitaine, on estime que jusqu'à 6 700 logements et commerces
04:20 pourraient être avalés par l'océan d'ici la moitié du siècle
04:23 si on ne fait rien pour empêcher cette érosion.